Lucio Gerna, un habitant de Lugano, vient de vivre les heures les plus dramatiques de sa vie. Avec sa femme et ses deux filles, il se trouve actuellement sur l'île grecque de Rhodes. Mais désormais, il n'est plus question de vacances à la plage. En effet, la famille Gerna a dû fuir les feux de forêt dramatiques qui s'étendent depuis samedi dernier et elle attend d'être rapatriée en Suisse.
Tout a commencé par une banale visite touristique
«Samedi matin, ma femme et moi étions en visite dans le sud de l'île, en voiture de location», explique Lucio Gerna à Blick. Ses filles, elles, voulaient rester à l'hôtel.
Vers 14 heures, le couple est retourné à l'hôtel. Ce n'est que quand ils ont croisé une file interminable de camions de pompiers remontant la voie opposée qu'ils ont eu un mauvais pressentiment. Le trajet de retour s'est alors terminé à un barrage qui interdisait tout accès à l'hôtel, la police ne laissant plus passer personne. «C'est là que j'ai eu un échange assez vif avec les agents, parce que nous avions encore nos deux filles à l'hôtel», explique Lucio Gerna.
Finalement, la police les a laissé passer. De retour à l'hôtel, la famille a immédiatement fait ses valises. En bas, à la réception, Lucio Gerna a tenté de comprendre ce qu'il se passait. «Tout à coup, l'alarme incendie s'est mise à hurler.» C'est à ce moment-là que l'hôtel a été évacué d'urgence.
«Les flammes n'étaient qu'à 300 mètres»
«J'ai vu des scènes apocalyptiques», se souvient Lucio Gerna. Il raconte que les flammes se trouvaient à environ 300 mètres du complexe hôtelier. Des bus sont arrivés devant l'hôtel pour éloigner les clients du danger.
Les Gerna ont quand même eu de la chance dans leur malheur: avec leur voiture, ils ont pu s'enfuir par leurs propres moyens. La recherche d'un logement de fortune a toutefois été compliquée: «Chaque fois, les hôtels nous répondaient qu'ils étaient déjà pleins ou qu'ils n'acceptaient plus de nouveaux clients à cause des incendies.»
La famille finira par trouver une chambre libre dans une pension, de l'autre côté de l'île. Reste maintenant à savoir comment regagner la Suisse rapidement.
Extrêmement déçu des autorités suisses
Lucio Gerna a bien tenté de contacter l'ambassade suisse à Athènes, mais ça n'a rien donné: «J'ai été redirigé vers le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Et là, on m'a dit que la situation à Rhodes n'était pas considérée comme une urgence pour le moment et qu'il fallait organiser notre retour nous-mêmes.»
Dimanche matin, l'agence de voyage auprès de laquelle Lucio Gerna avait réservé ses vacances a fini par se manifester, avec un message d'espoir: un vol pour Milan à 4h du matin, au départ de Rhodes. Mais la réservation de Lucio Gerna et de sa famille n'est pas encore certaine. «On m'a seulement dit que nous devions être à l'aéroport à minuit.»
Pour la famille, ces vacances sont donc définitivement fichues. Mais Lucio Gerna en gardera toutefois un bon souvenir: les Grecs se sont montrés très serviables et accueillants pendant cette situation de crise, et ce malgré la barrière de la langue.
Concernant les autorités suisses en revanche, son constat est plus amer: «Nous avons dû tout organiser nous-mêmes. Elles nous ont complètement laissés à l'abandon ici.»