Une affaire plutôt étonnante. Les toilettes du Palais fédéral sont un sujet de discorde. Aux heures de pointe, il y a toujours des files d'attente devant les WC pour femmes. Car sous la Coupole, les femmes disposent de moins de toilettes que les hommes. Pour 93 femmes parlementaires, on compte 21 toilettes réparties dans tout le bâtiment – et donc accessibles à tous les services du bâtiment.
Et c'est au premier étage, où se trouvent les salles du Conseil national et du Conseil des Etats, que la situation est la plus tendue. Les 153 hommes du Conseil national et du Conseil des États peuvent tout de même se soulager dans 25 WC et 27 urinoirs.
La conseillère nationale bernoise Andrea Zryd, membre du Parti socialiste (PS), en a assez. «Si l'attente est trop longue, je vais parfois aux toilettes pour hommes.» Avec sa collègue de parti, Brenda Tuosto, elle a rédigé au printemps une lettre adressée aux services du Parlement: «Les installations sanitaires doivent être améliorées lors de la prochaine rénovation.» Des femmes et hommes de tous les groupes politiques ont signé cette lettre.
L'Office fédéral des constructions et de la logistique (OFCL) a écouté les plaintes et est passé à l'action. Comme il l'a confirmé à Blick, une étude de faisabilité a été commandée entre-temps. Elle doit examiner sur quelles surfaces du Palais du Parlement la proportion de WC pour femmes peut être augmentée de manière à atteindre au moins 50% à l'avenir. Le nombre de toilettes adaptées aux personnes en fauteuil roulant sera également étudié.
Une inégalité historique
Mais ce projet devrait encore prendre un certain temps. Le résultat de l'étude de faisabilité est prévu pour 2025. Le projet de construction et la demande de permis de construire à déposer auprès de la Direction des travaux publics de la ville de Berne sont prévus pour 2026. Les travaux de transformation pourraient, dans le meilleur des cas, être lancés en 2027. Et cela par étapes, entre les sessions, indique-t-on à l'OFCL.
Le fait que les femmes disposent de moins de toilettes au Parlement s'explique par des raisons historiques. Lorsque la construction du Palais fédéral a été achevée en 1902, il n'y avait pas de conseillère nationale ou aux États. Par conséquent, on ne voyait pas à l'époque la nécessité de construire des toilettes pour femmes.
«Il est positif que l'OFCL s'occupe maintenant de ce sujet», salue la socialiste Andrea Zryd. Après tout, cette question ne concerne pas seulement les membres du Parlement, mais tous les employés de la maison.
Pas urgent pour toutes les femmes
Cependant, toutes les femmes du Parlement ne reconnaissent pas l'urgence de cet objet. «Je n'ai encore jamais dû faire la queue», raconte la conseillère nationale de l'Union démocratique du centre (UDC) Barbara Steinemann. Les fonctionnaires fédéraux ont sans doute un peu trop de temps et d'argent à perdre, selon elle.
La centriste Yvonne Bürgin est du même avis. «Il y a des moments, comme à la fin de la séance, où il peut y avoir des embouteillages», admet-elle. Mais en général, elle trouve qu'il y a suffisamment de toilettes pour femmes. Au Parlement cantonal de Zurich, dans l'ancien hôtel de ville, la situation était bien pire. Au Palais fédéral, il faut monter de temps en temps un ou deux étages, dit Yvonne Bürgin. «Mais l'exercice physique est bon pour la santé.»