Les écologistes sont divisés
Une cadre des Vert-e-s dézingue les associations environnementales

Le 9 juin, les électeurs suisses devront se prononcer pour ou contre la loi sur l'énergie. Pour la cheffe du groupe parlementaire des Vert-e-s, Aline Trede, la donne est simple: les opposants au projet ne sont pas de véritables organisations écologistes.
Publié: 05.04.2024 à 12:39 heures
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Dernière mise à jour: 05.04.2024 à 16:57 heures
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La cheffe de groupe des Vert-e-s Aline Trede ne mache pas ses mots: «Pour moi, ce ne sont pas de vraies organisations environnementales.»
Photo: keystone-sda.ch
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Céline Zahno

La nouvelle loi sur l'énergie veut augmenter la production d'énergie renouvelable – via les panneaux solaires, les éoliennes et l'énergie hydraulique. L'objet sera soumis au peuple le 9 juin – parce qu'une coalition écologiste structurée autour de Vera Weber a lancé un référendum.

La cheffe du groupe parlementaire des Vert-e-s Aline Trede ne comprend pas l'opposition à la loi sur l'énergie. Au contraire! L'élue bernoise conteste ces organisations dans leur essence même: «Pour moi, ce ne sont pas de vraies organisations environnementales. Elles se focalisent avec une vision en tunnel sur la protection du paysage et oublient de regarder l'ensemble.»

Pour Aline Trede, la lutte contre le changement climatique est la préoccupation majeure de notre époque et il n'est pas acceptable que des organisations qui prétendent s'engager pour la nature nuisent à ce combat.

Mais la critique de la Bernoise va encore plus loin: elle ne comprend pas comment on peut être contre la loi. «Les opposants se cachent derrière le paravent de l'argument écologique.» Ils oublieraient ainsi que de nombreux problèmes environnementaux ne sont dus qu'au changement climatique, lequel peut précisément être combattu par la loi sur l'énergie. «Ils ne font qu'empêcher et ne proposent pas de solutions», peste-t-elle.

Vera Weber contre-attaque

Visée par ces critiques, la défenseuse de l'environnement Vera Weber, présidente de la Fondation Weber, se défend: «Nous avons besoin de forêts fortes et d'une biodiversité forte pour lutter contre le changement climatique», explique-t-elle.

Selon elle, ce référendum a justement été lancé pour protéger la nature et l'environnement. Avec la loi sur l'énergie, il est possible de défricher plus facilement les forêts et de construire des installations énergétiques dans des réserves naturelles importantes. «Sacrifier la nature sur l'autel du climat est une contradiction totale», déclare Vera Weber.

Locale et renouvelable

Jeudi, un comité largement favorable à la loi sur l'énergie s'est présenté devant les médias. Des parlementaires issus des six groupes du Parlement s'engagent en effet pour une acceptation du texte. Il s'agit d'un compromis entre les intérêts de l'approvisionnement en électricité et ceux de la protection du paysage, soulignent-ils.

La loi doit assurer un approvisionnement en électricité sûr grâce aux énergies renouvelables. Elle contient un ensemble de mesures visant à développer l'énergie hydraulique, solaire et éolienne. Pour cela, des subventions seront notamment versées plus longtemps et de nouvelles aides financières seront mis en place.

Objectifs d'économie

Si la loi est acceptée, la construction de grandes installations solaires et éoliennes sera réglementée. Les petites installations solaires sur les toits et les façades devront également être encouragées par des incitations. L'obligation d'installer des panneaux solaires ne s'appliquera qu'aux nouvelles constructions d'une surface imputable de 300 mètres carrés ou plus. En outre, le projet contient des objectifs d'économie pour la consommation d'énergie.

Dans les zones appropriées, que les cantons devront définir en tenant compte de l'agriculture, du paysage et de la protection de la nature, la priorité devra être donnée aux grandes installations solaires et éoliennes. La population continuera toutefois à avoir son mot à dire dans la planification et la construction. Pour 16 projets hydroélectriques explicitement mentionnés dans la loi, il devrait y avoir des facilités de planification et un peu moins de droits de participation qu'aujourd'hui. Les centrales situées dans des biotopes d'importance nationale ainsi que dans des réserves d'oiseaux d'eau et de migrateurs seront toutefois exclues.

Outre Aline Trede, Roger Nordmann, spécialiste de l'énergie au PS, a également pris la parole au nom des partisans de la loi sur l'énergie: selon le conseiller national, la question à laquelle il faudra répondre le jour de la votation est simple: «Voulons-nous améliorer la situation de manière pragmatique ou rester figés?» Il faut davantage de solaire et d'hydroélectricité pour réussir le tournant énergétique et s'éloigner des centrales nucléaires.

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