Et soudain, plus de musique. Dès le 1er janvier, les stations de radio de la SSR ne sont plus disponibles que sur Internet ou via DAB+. La fin des ondes ultracourtes a été annoncée à long terme il y a déjà deux ans, mais de nombreux auditeurs ont tout de même été surpris. Depuis le début de l'année, les garages sont submergés de demandes d'adaptation de leur autoradio, et en de nombreux endroits, le temps d'attente est long.
Cette ruée vers les garages n'est pas étonnante: les voitures sur les routes suisses ont en moyenne dix ans d'âge. Peu avant le passage au DAB+, la SSR estimait que deux millions de véhicules circulaient encore avec un autoradio uniquement fabriquée pour la FM. Une bonne affaire pour les garagistes, mais encore faut-il supporter la grogne des clients.
«L'incompréhension est grande»
Ce rééquipement coûte entre 300 et 1000 francs, selon la solution technique choisie. «L'incompréhension face à cet investissement est grande, mais nous n'y pouvons rien», déclare Peter Röthlisberger, responsable du service après-vente au garage automobile Hofmann, à Berne.
Le mécanicien comprend mal que les personnes concernées ne se préoccupent que maintenant de l'équipement DAB+. «Ça fait deux ans qu'on en parle, mais les gens ne se sont pas préparés!» Pour lui, cela correspond au comportement général de nombreux automobilistes, qui ne font malheureusement pas preuve de beaucoup de prévoyance dans leur planification. «En hiver, tout le monde ne change ses pneus que lorsque la première neige est tombée.»
Subaru et Toyota fortement touchées
Chez Autocity Emil Frey Zurich Nord, ce sont majoritairement des personnes de plus de 50 ans qui passent pour le rééquipement DAB+. Selon le directeur Christof Reutlinger, les marques qui sont en principe conduites durant une longue période, comme Subaru ou Toyota, sont davantage concernées.
«Beaucoup d'automobilistes ne se laissent pas convaincre par les avantages de la nouvelle technologie», confie Christof Reutlinger. «Ils veulent continuer à écouter leur programme préféré et pas d'autres stations.» Toujours est-il que chez Emil Frey, il n'y a actuellement pas de temps d'attente: les stocks ont été remplis à titre préventif.
Pour les stations de radio de la SSR, la fin de la FM sur les routes suisses a déjà entraîné une chute considérable du nombre d'auditeurs. Le groupe audiovisuel public a indiqué qu'il s'attendait à une certaine baisse à court terme. Il présentera toutefois des chiffres au mois d'avril au plus tôt.