La Russie intensifie ses efforts de propagande pour discréditer le sommet ukrainien en Suisse. Dans une émission de près d'une heure sur la première chaîne de la télévision d'Etat russe, Maria Butina, ex-agent secret et actuelle présentatrice, a taclé la présidente de la Confédération, Viola Amherd, et diffusé des théories farfelues visant à déstabiliser la crédibilité de l'événement et de ses organisateurs.
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Sur la chaîne russe, la politicienne valaisanne est dépeinte comme une célibataire solitaire aimant le luxe. Viola Amherd y est également décrite comme une «banquière véreuse» aux «initiatives de paix sanglantes». Les insultes vont même jusqu'à la traiter de «tueuse de bébé» et de «sataniste».
La vidéo sera analysée
Le département de la défense de Viola Amherd est d'abord resté silencieux face l'affront de l'émission russe contre la conseillère fédérale. Maisla Confédération a désormais ouvert une enquête sur la diffamation de la présidente de la Confédération, rapporte le «SonntagsZeitung».
«Nous avons pris connaissance de cette vidéo et sommes en train de l'analyser», a déclaré Lorenz Frischknecht, porte-parole du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), cité par le journal alémanique. Aucun détail supplémentaire n'a été donné. Le département maintient son silence. On ne sait pas non plus si l'ambassadeur russe a été convoqué pour discuter de cette affaire.
Les Russes torpillent la conférence sur l'Ukraine
L'intention derrière cette campagne de diffamation est claire: les Russes tentent par tous les moyens de saboter la conférence sur l'Ukraine au Bürgenstock et ainsi de saper le rôle de la Suisse. La propagande et les fausses informations ne sont qu'une partie de l'arsenal. La Confédération met en garde contre les cyberattaques autour de la conférence de paix.
Les Russes peuvent se prévaloir d'un petit succès: la Chine refuse d'être présente à la conférence. En revanche, plus de 70 Etats et délégations ont déjà confirmé leur participation – y compris l'Inde qui soutient en général la Russie.
La présidente de la Confédération Viola Amherd ne se laisse pas déconcerter. Comme elle l'a confié récemment à Blick: «Je pense qu'un échec n'est plus du tout possible avec un si grand nombre de participants.»