La ruée a été énorme. Lorsque la nouvelle Moonswatch de Swatch et Omega est arrivée sur le marché mardi, les clients ont vite déchanté: «Malheureusement, tout est vendu.»
A lire sur la Snoopy Moonswatch
Ce succès est un soulagement pour le groupe horloger, qui est sous pression. Le cours de l'action est en chute libre depuis des années. Une étude de marché de Morgan Stanley se montre critique envers certaines marques. Les relations entre le patron de Swatch, Nick Hayek, et les analystes financiers sont considérées comme tendues. Le patron de Swatch a d'ailleurs récemment attaqué les investisseurs et les analystes.
Lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, il a voulu dire «la vérité en face», avoue-t-il dans une interview avec la «NZZ«. La conférence annuelle n'aurait toutefois pas dérapé.
Swatch doit rester en bourse
Nick Hayek explique l'ambiance tendue avec les analystes financiers par la différence de modèle d'affaires. Alors que les analystes financiers veulent vendre des actions et conseiller les clients sur la manière d'investir, l'objectif de Swatch est différent, selon lui. «Nous vendons des montres, pas des actions», explique-t-il à la «NZZ».
Malgré tout, Swatch doit rester en bourse, même si un retrait serait la meilleure option pour le développement à long terme de l'horloger, comme l'a déclaré le boss à la «NZZ». «Mais malheureusement, un Going Private n'est pas possible sans que nous nous endettions massivement. Et nous n'aimons pas du tout les dettes.»
Nick Hayek ne pense pas que le cours bas fasse fuir les actionnaires. «Le cours de l'action n'a absolument aucun effet chez nous. Nous ne sommes pas et n'avons jamais été dépendants du marché des capitaux. Cela peut paraître arrogant, mais c'est un fait: ce que les analystes financiers pensent ou écrivent sur nous n'a heureusement aucune influence sur nos activités opérationnelles.»
Selon lui, les actionnaires investissent dans la place industrielle suisse. «À chaque conférence de presse annuelle, nous communiquons sur le nombre de nouveaux postes que nous avons créés. C'est mauvais pour le cours de notre action. On profiterait si nous annoncions des mesures d'économie et des suppressions de postes», déclare Nick Hayek.
«Une étude totalement superficielle»
Le patron de Swatch ne fait pas non plus de cadeau au rapport de Morgan Stanley. Il s'agit d'une «étude totalement superficielle», avec des estimations «catastrophiquement erronées», lance-t-il à la «NZZ».
Le groupe horloger aura toutefois besoin à l'avenir de succès comme la Moonswatch, que Nick Hayek et le management ont d'ailleurs dû acheter. Il n'est pas non plus prévu de faire un cadeau aux actionnaires. «Ce serait injuste pour ceux qui n'en ont pas eu si nous offrions simplement une Snoopy aux actionnaires.»
Il ne pense pas encore à arrêter
Nick Hayek aura 70 ans cette année, mais il ne pense pas encore à se retirer. «Tant que c'est amusant, je ne vois pas de raison d'arrêter, a-t-il partagé dans l'interview. Je viens du monde de la création, du cinéma, et cette entreprise offre tant de possibilités d'être créatif. Cela donne de la satisfaction et de la force.»
En ce qui concerne le règlement de la succession, l'entreprise est «préparée à toutes les éventualités», a assuré Nick Hayek. Récemment, la nomination de son neveu Marc Hayek à un siège au conseil d'administration a donné lieu à des spéculations selon lesquelles celui-ci pourrait un jour prendre la direction du groupe. Marc Hayek fait partie de la direction du groupe depuis 2005 et dirige des marques de luxe comme Blancpain ou Breguet.
(Avec l'ATS)