La décarbonation est «une question importante pour le monde entier», a affirmé mercredi le chef du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) à Davos (GR). Petit pays, la Suisse ne peut régler à elle seule le problème en faisant des efforts chez elle, a-t-il dit lors d'un débat en marge du Forum économique mondial (WEF).
Sur le WEF 2023
Proche de l'industrie pétrolière par le passé, le conseiller fédéral se tourne désormais vers les entreprises et la recherche vertes. «Nous pouvons avoir une large contribution en étendant les technologies suisses dans le monde entier», a-t-il dit.
Et de citer notamment les promesses de l'hydrogène, malgré quelques problèmes encore à régler. Devant certains de ses anciens collègues, il a rappelé qu'il avait cofondé un groupe parlementaire sur cette énergie.
Améliorations attendues
Des avancées viendront avec des améliorations sur les batteries, les réseaux électriques intelligents ou encore le photovoltaïque, a encore estimé le conseiller fédéral. Et de buter sur le terme d'«infrastructures», «plus difficile à dire que Rösti», a-t-il ajouté avec humour.
Le conseiller fédéral a relevé qu'il fallait d'abord augmenter la production électrique en Suisse. La décarbonation suivra d'elle-même, selon lui.
Les Suisses devront voter en juin sur le contre-projet du Parlement à l'initiative sur les glaciers. Celui-ci prévoit le remplacement des chauffages polluants, l'assainissement énergétique des bâtiments et une offensive sur le solaire qui facilitera la construction de grands parcs solaires alpins. C'est l'UDC, le parti d'Albert Rösti, qui a lancé le référendum.
«Course» entre grandes puissances
Devant le conseiller fédéral, le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, lui a dit que «l'énergie est une très bonne branche sur laquelle travailler». Il a annoncé que l'évaluation de la Suisse par son organisation serait publiée d'ici à l'été. Des recommandations pour les autorités et les entreprises seront dévoilées.
Mentionnant une «course» entre les grandes puissances pour le marché mondial des énergies vertes, M. Birol affirme que les gouvernements devront prévoir des politiques industrielles. Des États-Unis au Japon en passant par la Chine et les États européens, tous les acteurs sont de la partie.
«La Suisse a beaucoup d'entreprises de haute technologie», a-t-il ajouté, saluant aussi la qualité de la recherche dans ce pays. «Elle peut être bien positionnée dans la course», affirme-t-il encore.
Discussion avec Marina Silva
Albert Rösti aura également discuté de la lutte contre le réchauffement climatique dans d'autres formats à Davos. Il a notamment rencontré mardi la nouvelle ministre brésilienne de l'Environnement, Marina Silva.
Après les polémiques liées à l'ex-président Jair Bolsonaro sur le climat, celle-ci a été chargée par le président Luiz Inacio Lula da Silva de rétablir la crédibilité de son pays.
(ATS)