Au WEF de Davos
Le vice-chancelier allemand se plante en prononçant le nom d'Albert Rösti

La Suisse et l'Allemagne n'ont pas vraiment avancé sur la question de l'accord gazier. C'est ce qui est apparu clairement lundi au WEF de Davos. Le ministre allemand de l'Economie et du Climat n'a même pas pu retenir le nom de son nouveau vis-à-vis.
Publié: 17.01.2023 à 10:26 heures
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Robert Habeck, Guy Parmelin et Albert Rösti se sont rencontrés à la Maison suisse, dans la patinoire de Davos, pour un échange.
Photo: keystone-sda.ch
Lea Hartmann

La première apparition publique du ministre de l'Environnement Albert Rösti a été l'occasion d'une gaffe... mais pas de sa part. Lors d'une conférence de presse commune, le vice-chancelier et ministre de l'Economie et du Climat allemand Robert Habeck a appelé par erreur son homologue «Kollege Röstli».

Le nouvel élu UDC au Conseil fédéral n'a rien laissé transparaître. Lui et son collègue du gouvernement Guy Parmelin ont rencontré le ministre allemand au WEF de Davos pour parler principalement de l'approvisionnement énergétique.

L'année dernière déjà, des échanges s'étaient tenus au même endroit entre le ministre de l'Economie allemand et la prédécesseure d'Albert Rösti, Simonetta Sommaruga. La Suisse et l'Allemagne avaient alors annoncé l'ouverture de négociations sur un accord de solidarité gazière. Celui-ci doit être sollicité en cas d'urgence absolue, lorsque le gaz risque de manquer. La Suisse y a tout intérêt, car elle ne dispose elle-même d'aucune réserve.

«Je ne vous donne pas trop d'espoir»

Mais depuis cette annonce de mai dernier, les choses n'ont pas réellement avancer, comme on a pu le constater ce lundi. Robert Habeck a clairement indiqué que l'accord ne pourra être signé que si l'Italie y prend également part. Ne serait-ce qu'en raison de la situation géographique de la Suisse. «Je ne vous donne pas trop d'espoir», a répondu Albert Rösti à une question d'un journaliste concernant les négociations. Il faut maintenant discuter avec le pays transalpin.

Le nouveau ministre de l'Environnement a montré de la compréhension à l'égard de la position de l'Allemagne. De son point de vue, l'enlisement des négociations sur un accord gazier n'est pas le résultat des discussions sur l'accord-cadre avec l'UE qui continuent de patauger. Selon Albert Rösti, la situation en matière de sécurité d'approvisionnement a changé depuis l'année dernière et la pression n'est plus la même.

Robert Habeck va quant à lui dans le même sens: «Contrairement à cet été, nous avons aujourd'hui une situation bien plus stable que ce que nous pouvions craindre. Ce n'est pas une garantie, mais c'est une lueur d'espoir à l'horizon.»

Un discours clair sur les exportations d'armes

En marge de ces déclarations, il a également été question de l'épineuse question des exportations d'armes. Alors que les deux conseillers fédéraux se sont exprimés avec beaucoup de retenue et sont restés généralement très vagues dans leurs explications, Robert Habeck s'est quant à lui exprimé clairement. L'Allemagne souhaite transmettre à l'Ukraine des munitions pour les chars Guépard, qui ont été produites en Suisse. Mais la Suisse bloque la livraison en se référant à la loi suisse sur les exportations d'armes.

Le ministre allemand a déclaré à ce sujet qu'il trouverait «juste et utile» que «la Suisse reconsidère sa position et livre des munitions à l'Ukraine».

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