Le journaliste «regrette»
Massimo Lorenzi poste un «Fuck Trump» qui ne passe pas!

Massimo Lorenzi, rédacteur en chef des sports de la RTS, a partagé puis rapidement supprimé un post Instagram avec le message «Fuck Trump». La RTS rappelle que tous les collaborateurs sont tenus à un devoir de réserve.
Publié: 20.08.2024 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 20.08.2024 à 10:05 heures
Sur les réseaux sociaux, Massimo Lorenzi est connu pour critiquer les extrêmes politiques, de Trump à Mélenchon en passant par Elon Musk.
Photo: KEYSTONE
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Encadrant la bannière étoilée, deux mots: Fuck Trump. Le logo, cette fois, n'est pas celui d'un t-shirt ou du panneau d'un manifestant, mais un post Instagram partagé par Massimo Lorenzi. Le rédacteur en chef des sports de la Radio télévision suisse romande (RTS) est coutumier du fait: sur les réseaux sociaux, il partage souvent ses opinions politiques. 

Le journaliste avait d'ailleurs affirmé à Blick, lors d'une interview datée de 2022: «Que les gens votent à gauche ou à droite, ça m'est égal. Ce sont les extrêmes qui me dérangent, leur rhétorique m'effraie». Dans le même article, Massimo Lorenzi confiait avoir développé «une sensibilité au rejet», ayant ressenti la xénophobie en tant que fils d'immigrés italiens. 

Le post «Fuck Trump» a été rapidement retiré.

Partagé et rapidement supprimé

Cette sensibilité, a-t-il le droit de la transformer en saillies partagées sur son compte X ou Instagram? En tant que cadre du service public, n'est-il pas tenu à un devoir de réserve? Peut-on partager des opinions personnelles lorsque l'on est célèbre et largement doté en followers (14'600 sur la plateforme d'Elon Musk)? 

Contacté, Massimo Lorenzi n'a pas souhaité réagir. Mais la RTS l'a fait pour lui, expliquant le contexte de ce «Fuck Trump». Le journaliste «a partagé sur son compte personnel Instagram le post de l’une de ses connaissances, avant de supprimer de lui-même et très rapidement cette republication», explique Christophe Minder, porte-parole.

Du contenu «susceptible de nuire à la RTS»

Il poursuit: «Il regrette avoir partagé ainsi un contenu susceptible de nuire, à travers sa personne, à la crédibilité de la RTS.» Ambiance... L'ex-présentateur du téléjournal a-t-il été réprimandé? Nous n'en saurons pas plus. Cependant, «selon la gravité du cas, la personne s'expose à des sanctions», indique le communicant, parlant du cas général.

Au sein de la maison, la charte déontologique est la même pour tous, et appelle les collaboratrices et collaborateurs à un devoir de réserve. Ce dernier est accru pour les personnes participant à la production de contenus éditoriaux, développe Christophe Minder. «Plus particulièrement pour celles représentant la RTS aux yeux du public», ajoute-t-il.

Tous les domaines concernés, sports comme actu

Massimo Lorenzi est assurément de celles-là, mais une question se pose: ne traitant plus d'actualité, le journaliste ne peut-il pas se permettre des commentaires sur l'actualité? Le chef de l'actualité TV aurait-il le droit de poster «Fuck Lausanne-Ouchy» (à titre d'exemple) sur son compte Instagram?

Vraisemblablement pas. «Le devoir de réserve du ou de la journaliste s’applique à tous les domaines, mais il est accru selon qu’il ou elle est potentiellement appelée à traiter du domaine concerné», souligne Christophe Minder.

Tacles de tous bords

Sur son compte X — qui indique «Mes mots n’engagent pas mon employeur» —, Massimo Lorenzi est fidèle à son combat contre les extrêmes de tout bord. Trump n'est pas le seul à y passer: récemment, Jean-Luc Mélenchon et plus largement le parti d'extrême-gauche La France insoumise (LFI) ont été la cible des commentaires du chef des sports.

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Massimo Lorenzi affiche son soutien à la candidate démocrate à la présidence des États-Unis, Kamala Harris.
Photo: X-Massimo Lorenzi

Il a également critiqué la «conversation» entre Elon Musk et le 45ème président des États-Unis, datée du 13 août. Le sulfureux milliardaire sud-africain et le candidat américain ont échangé des théories radicales, teintées de xénophobie.

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