Désormais, les consignes du Conseil fédéral pour accélérer l'intégration des Ukrainiens ayant fui la guerre sont claires: 40% des personnes capables de travailler et bénéficiant du statut S doivent avoir un emploi d'ici fin 2024. Problème: seuls 20% sont effectivement en activité.
Elisabeth Baume-Schneider veut donc élaborer d'ici avril prochain, et en collaboration avec le département de l'Economie de Guy Parmelin, des mesures concrètes qui devraient permettre à davantage d'Ukrainiens de trouver un emploi.
La conseillère fédérale souhaite ainsi que les cantons proposent des cours de langues à tous les réfugiés. Ils doivent également évaluer leur potentiel au cas par cas. Or apparemment, les cantons ne s'engagent pas tous de la même manière sur ces sujets.
La garde des enfants bloque l'obtention d'un emploi
Les cantons sont responsables de l'intégration socio-professionnelle des réfugiés et reçoivent pour cela 3000 francs par personne et par an de la part de la Confédération.
«Une connaissance de la langue nationale est importante pour l'intégration sur le marché du travail. Malheureusement, l'argent de la Confédération ne suffit pas tout le temps pour que les Ukrainiens aient un niveau qui leur permette de travailler», explique Adrian Wüthrich, président de Travail Suisse.
De plus, le manque de structures d'accueil pour les enfants rend difficile l'obtention d'un emploi pour les mères ayant fui leur pays avec leurs petits, poursuit Adrian Wüthrich, qui souligne qu'il faudrait davantage d'action politique dans ce domaine.
A Zoug, 32% des réfugiés ukrainiens travaillent
L'année dernière, le canton de Zoug s'est toutefois distingué en matière d'accueil et d'intégration des réfugiés. Aujourd'hui, 32% des Ukrainiens bénéficiant du statut de protection S y travaillent: «Le canton de Zoug procède à des évaluations individuelles du potentiel de toutes les personnes immédiatement après leur arrivée», explique Jeannine Lütolf, porte-parole de la direction de l'intérieur du canton de Zoug.
Il en résulte des mesures d'encouragement individuelles, comme par exemple des cours de langue organisés par le canton. Par ailleurs, étant donné le nombre d'entreprises internationales implantées à Zoug, il y a aussi plus d'emplois disponibles pour les personnes anglophones notamment, conclut Jeannine Lütolf.