Le Conseil fédéral veut s’y tenir: à partir d’octobre, les tests gratuits illimités appartiendront au passé. Ceux qui auront besoin d’un test rapide pour se rendre en boîte ou à des événements sportifs devront mettre la main à la poche. «Les personnes non vaccinées ont eu suffisamment de temps pour se faire vacciner», a argumenté le président Guy Parmelin. Le ministre de la Santé, Alain Berset, renchérit: «La question est de savoir combien de temps la société doit payer pour une décision personnelle.»
Lors de sa réunion de vendredi, le Conseil fédéral se penchera à nouveau sur la question. Plusieurs sources ont confirmé à Blick que le ministre des finances Ueli Maurer veut soumettre une motion pour maintenir la gratuité des tests en définitive. Ce malgré le fait que les deux conseillers fédéraux UDC Ueli Maurer et Guy Parmelin, notamment, étaient à l’origine favorables à cette nouvelle mesure.
Ueli Maurer en minorité
La pression exercée sur le Conseil fédéral est très importante. La majorité du parlement exige que les tests restent gratuits tant que l’extension du certificat obligatoire est en vigueur. Obliger les individus à payer l’intégralité des coûts reviendrait à une forme de vaccination obligatoire indirecte pour certains.
Il semblerait toutefois que Ueli Maurer lui-même ne croit pas que sa proposition ait une chance. L’opinion du gouvernement est tranchée: pour obtenir le certificat Covid, il faut se faire vacciner.
Le Conseil fédéral est toutefois conscient qu’il n’est pas envisageable d’adopter une attitude de confrontation face au Parlement. D’autant plus que ce dernier pourrait augmenter la pression davantage. En effet, la Commission de la santé du Conseil national se réunira mercredi. Les députés attendent une motion urgente de la commission exigeant du Conseil fédéral le maintient des tests gratuits, du moins pour quelques semaines.
Le Conseil fédéral dans l’embarras
«Si le Conseil fédéral refuse de reconsidérer, ce serait presque une déclaration de guerre envers le Parlement, et ce avant même la votation sur la loi Covid», souligne un membre de la commission.
Le Conseil fédéral est donc dans l’embarras. D’une part, le parlement étant sur son dos, il ne pourra guère conserver sa position absolue. De l’autre, une majorité des cantons s’est prononcée en faveur de la suppression des tests gratuits. En effet, cela soulagerait considérablement le trésor fédéral. Dans un même temps, cela contribuerait également à augmenter de manière significative la couverture vaccinale de la population, comme le montrent les chiffres de vaccination plus élevés après les vacances d’été.
Trouver un compromis
Le Conseil fédéral doit maintenant chercher la voie médiane. Selon des sources internes, il ne s’agirait pas de revenir sur la mise à terme de la gratuité des tests pour tous, mais plutôt de reporter la mesure de deux ou quatre semaines. Les personnes non vaccinées auraient ainsi plus de temps pour se faire vacciner.
Une autre option serait de limiter le nombre de tests gratuits par personne et par mois. Cela permettrait au moins de réduire les coûts pour le grand public.
Il serait aussi possible d’envisager des exceptions pour certains groupes. Par exemple, les tests payants pourraient constituer une inégalité pour les personnes qui n’ont reçu qu’une seule dose, comme l’a récemment admis Alain Berset. De plus, tant que des alternatives aux vaccins ARNm ne seront pas proposées, à l’instar de celui de Johnson & Johnson, les personnes allergiques ne devraient pas avoir à payer pour des tests.
Le Conseil fédéral ne veut toutefois pas complètement reléguer l’idée de faire payer les tests. La vaccination contre le Covid étant gratuite, cela reste, tout compte fait, la solution la plus économique pour endiguer la pandémie.