Jusqu'à présent, les pronostics étaient plutôt sombres pour le PLR. Tous les sondages des derniers mois plaçaient les libéraux-radicaux sur la voie de la défaite aux élections législatives du 22 octobre. D'après certains coups de sonde, le président du parti Thierry Burkart et son équipe tombaient même derrière le Centre dans les intentions de vote. Si ces prévisions pessimistes devaient devenir réalité dans les urnes, le PLR pourrait voir l'un de ses deux sièges au Conseil fédéral remis en question.
Mais ce n'est qu'un des deux côtés de la médaille. Le PLR pourrait en effet gagner plusieurs sièges au Conseil des États, bénéficiant d'un recul du camp gauche-vert, selon des calculs du «Tages-Anzeiger» à l'endroit de la Chambre haute du Parlement.
Le PLR champions des États?
Fait remarquable, toujours selon le grand quotidien zurichois: aux États, le PLR devrait même dépasser le Centre, alors que ce dernier règne sur la Chambre des cantons depuis des décennies. Concrètement, le PLR pourrait gagner trois sièges, avec les candidatures de Remo Ankli à Soleure, de l'ex-présidente du parti Petra Gössi à Schwytz et d'Alex Farinelli au Tessin. Cela porterait sa représentation à 15 sièges, faisant du Parti libéral-radical le grand vainqueur des élections à la Chambre haute.
Dans le meilleur des cas, le PLR pourrait même gagner d'autres sièges avec Jacques Gerber dans le canton du Jura et Philippe Nantermod en Valais. Même si, d'autre part, il ne sera pas facile pour Regine Sauter de défendre son siège à Zurich.
De son côté, le Centre, espère pouvoir se cramponner à ses 14 sièges. Si Marianne Binder en Argovie et Fabio Regazzi au Tessin espère pouvoir s'assoir dans un fauteuil de sénateur, Charles Juillard dans le Jura, Othmar Reichmuth à Schwytz et Marianne Maret en Valais risquent d'être disqualifiés en raison d'une forte concurrence. Il sera ainsi difficile pour le parti de conserver sa suprématie actuelle aux Etats.
L'UDC et le PS menacés de pertes
L'UDC aura également du mal à se maintenir à la Chambre haute. Avec le retrait d'Alex Kuprecht, elle pourrait non seulement perdre son siège à Schwytz, mais il ne sera pas non plus simple pour Benjamin Giezendanner en Argovie et pour le président du parti Marco Chiesa au Tessin de défendre leurs sièges. En revanche, Gregor Rutz pourrait au mieux gagner un siège à Zurich. Le «Tages-Anzeiger» a sorti sa calculette: au final, l'UDC risque de perdre l'un de ses sept sièges actuels.
Le tableau est bien sombre pour le Parti socialiste. En 2019 déjà, il avait perdu trois de ses douze sièges. Et lors de l'élection complémentaire à Fribourg et à Saint-Gall, il avait encore perdu deux mandats en cours de législature. Il lui en reste donc sept.
En raison de trois démissions, les sièges du Tessin et de Soleure devraient également être perdus. Celui de Berne est très disputé. En revanche, les socialistes sont presque assurés de gagner un siège dans le canton de Vaud et un autre à Neuchâtel. En termes nets, le PS devrait ainsi perdre un siège et n'en avoir plus que six.
Les écologistes ont la vie dure
Quelle victoire écrasante! Portés par la vague écologiste, les Vert-e-s ont réussi à faire passer leur nombre de sièges au Conseil des États de un à cinq. Mais depuis, une eau (peu limpide) a coulé sous les ponts. Il est peu probable que les Vert-e-s puissent encore défendre leur siège vaudois. La menace de la destitution de Céline Vara à Neuchâtel, si elle s'avérait dans les faits, pourrait tout au plus être compensée par un siège décroché par Bernhard Pulver à Berne. Au final, les Vert-e-s devraient tout de même perdre un siège.
Et les Vert'libéraux? Ils ne se sont pas seulement fixés comme objectif une part électorale de 10%, mais aussi une entrée aux États. Le parti souhaite par ailleurs se présenter en décembre pour un siège au Conseil fédéral. Mais cela n'ira pas jusque-là... Les Vert'libéraux auront à nouveau du mal à s'imposer au Conseil des États. Les deux seules candidatures un tant soit peu réalistes à Berne et à Zurich devraient échouer en raison de la forte concurrence. Les Vert'libéraux devront probablement encore faire preuve de patience.
Ce ne sont encore que des pronostics, mais si ceux-ci se réalisent, la tendance droitière au Conseil des États se renforcera encore. Aujourd'hui déjà, la Chambre haute mène une politique clairement plus conservatrice que le Conseil national.