Le Tribunal fédéral a annulé l'acquittement d'un chauffard du canton de Zurich. L'homme avait conduit la Chevrolet Camaro de son fils à 200 km/h sur l'autoroute parce que sa femme avait besoin de médicaments.
Pour justifier son excès de vitesse, le Croate d'origine a indiqué que sa femme souffrait d'une maladie cardiaque. Ce jour-là, elle aurait ressenti des symptômes alors qu'ils circulaient à bord de la voiture de sport de leur fils. Il aurait sérieusement craint qu'elle ne fasse un infarctus.
La Cour suprême doit revoir sa copie
Il aurait alors accéléré pour rentrer le plus vite possible à la maison afin qu'elle puisse prendre ses médicaments. Il n'aurait d'ailleurs pas eu l'intention de rouler à 200 km/h.
Mais il n'était pas habitué à la puissance de la Chevrolet – près de 600 chevaux. Cette voiture accélère très fortement, même lorsque la pédale d'accélérateur n'est que brièvement enfoncée.
Le Tribunal de district de Winterthour ainsi que la Cour suprême de Zurich avaient accepté ce raisonnement et l'avaient acquitté de l'accusation de violation grave des règles de la circulation. Mais le Tribunal fédéral a annulé cet acquittement, comme l'indique l'arrêt publié mardi. Il renvoie le cas à la Cour suprême de Zurich pour un nouveau jugement.
Un indice: le ralentissement au radar
Pourquoi le Tribunal fédéral a-t-il mis son grain de sel dans cette affaire? Dans sa course, lorsque le chauffard a vu un radar, il aurait soudainement ralenti jusqu'à la vitesse prescrite de 120 km/h. Cela montre qu'il n'aurait pas considéré la situation – c'est-à-dire le besoin de médicament de sa compagne – comme si grave, peut-on lire dans le jugement. Pour le Tribunal fédéral, il est clair que l'accusé a créé un danger disproportionné pour les autres usagers de la route, et aussi pour son épouse.
Selon le jugement, l'hôpital cantonal de Winterthur aurait en outre été accessible en seulement onze minutes, sans aucun excès de vitesse. Or, le trajet jusqu'au domicile du couple était trois fois plus long...