Les Villes de Genève, de Lausanne ainsi que le Canton de Neuchâtel ont emprunté de l’argent à la FIFA, au moins depuis 2018, pour des montants compris entre 30 et 150 millions de francs, révèle ce lundi la RTS. Ces emprunts font grincer des dents, d’autant qu’ils sont parfois le fait de gouvernements à majorité rose-verte, une famille politique plutôt critique vis-à-vis de l'organisme qui dirige le football mondial.
C’est le cas de la Commune de Lausanne qui, toujours selon nos confrères, a touché 40 millions de francs de la FIFA en 2022. Sur Twitter, le conseiller communal (législatif) libéral-radical Matthieu Carrel s’étrangle. «On se rappelle qu’Émilie Moeschler (ndlr: municipale socialiste) avait justifié l’absence de fan zone à Lausanne [lors de la Coupe du monde au Qatar] par 'l’attachement de la Ville au respect des droits humains', alors que les politiques de la Ville sont financées par la FIFA!? Cette position moraliste est un gag.»
«Hypocrite» et «grotesque»
Contacté par Blick ce 30 janvier, l’élu ne décolère pas. «Cet emprunt prouve la posture hypocrite des socialistes, tonne au téléphone celui qui est par ailleurs avocat. D’un côté, la municipale des Sports tient une posture moralisatrice concernant la FIFA et, de l’autre, sa collègue de parti qui gère les Finances profite discrètement de son argent pour faire tourner la collectivité. C’est grotesque!»
Sur le fond, Matthieu Carrel n’est pas choqué par ce modus operandi, promet-il. C’est «le double discours» des autorités qui lui donne des boutons. «J’ai une position pragmatique: si emprunter à la FIFA est avantageux comme cela semblerait être le cas, je ne vois aucun problème à le faire, glisse-t-il. Par contre, on ne peut décemment pas attaquer publiquement la FIFA sur le plan des droits humains, tout en profitant de son trésor de guerre en coulisse. À un moment, il faut être cohérent!»
L’élu prédit que la thématique s’invitera lors des débats de la prochaine séance du Conseil communal de la capitale vaudoise, ce mardi 31 janvier. Il n’exclut pas d’intervenir lors des discussions pour tancer «la comédie» de la Municipalité.