À l’autre bout du fil, la voix est tremblante. Quand nous lui annonçons que des professionnels de l’immobilier et du bâtiment ont spontanément écrit à Blick pour s’engager à redresser sa situation et celle d’Isabelle, son ex-compagne, Manou, visiblement étreint par l’émotion, finit par lâcher: «Quelle bonne nouvelle. Je ne sais pas quoi dire à part un tout grand merci. Cela fait tellement chaud au cœur...»
C’est qu’après avoir cru construire la maison de leur rêve à Baar/Nendaz (VS), l’ex-couple se retrouve aujourd’hui avec une bâtisse à moitié délabrée qui leur a déjà coûté 600'000 francs et dans une situation financière dramatique. D'après leur témoignage que nous publiions le 15 avril, tout ça par la faute d’un promoteur, R.K., dont la société a fait faillite et qui les a abandonnés en laissant la construction aux quatre vents et cumulant les malfaçons. Pour mémoire, cet homme d'affaires se défendait de toutes mauvaises actions.
Conséquence? Manou et Isabelle, dont les embrouilles ont fini par avoir raison de leur vie commune, n’ont plus suffisamment de crédit pour terminer le chantier. «Il manque entre 130 et 150'000 francs», estime Dominique Comby, un promoteur du Valais central, le premier à avoir réagi à notre article. «On ne peut pas laisser ces personnes dans cette situation. C’est terrible ce qu’elles vivent depuis bientôt deux ans. J’ai fait un plan financier des travaux qui doivent être refaits et ceux encore à faire pour terminer la construction», détaille-t-il.
Levée de fonds
Après le courriel d’un deuxième couple valaisan victime de R.K., qui se déclare (sic) «motivé par votre article à ne plus rester muet et à témoigner à notre tour», est arrivé celui d’une entreprise sanitaire de Conthey et Vétroz. «L’histoire de Manou et Isabelle m’a peiné. Je connais ce pseudo-promoteur qui m’a également grugé. Si le couple le désire, nous installerons gratuitement les appareils. Nous en fournirons même quelques-uns si nécessaire», promet Dzelal Sulejmani, le patron de la société, en espérant que son geste redonnera le moral à ses bénéficiaires.
Quelques heures plus tard, c’est une entreprise de nettoyage sédunoise qui alertait Manou pour offrir ses services lors de la fin du chantier. Mais pas seulement. «J’ai un bon réseau d’entreprises. Si vous souhaitez leur parler de vos problèmes, je vous invite gracieusement à l’une de nos séances. Ça vaut la peine d’essayer», propose généreusement Deborah Cucinelli, propriétaire de la société.
Enfin, cerise sur ce prometteur gâteau, un agent immobilier de Sion, Stéphane Pfammatter, s’est à son tour manifesté. «Je pense pouvoir réunir un certain nombre de personnes du monde de l’immobilier pour tenter de trouver une solution et lever des fonds. J’ai déjà un architecte qui est d’accord de bosser bénévolement et ensuite, je ferai la 'quête'. La récolte de fonds serait gérée par une avocate de la place pour la bonne forme», écrit-il, déterminé à rameuter d’autres soutiens.
Même si nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres, comme dit le proverbe, gageons, sans mauvais jeu de mots, que cette vague de solidarité encore en formation permettra à Manou, Isabelle et Lou, leur petit garçon, de pouvoir enfin sortir la tête de l’eau… C'est tout ce qu'on leur souhaite.