L'ambassadrice d'Israël s'exprime sur Davos
«De tels incidents rappellent des temps sombres»

Les cas d'antisémitisme à Davos préoccupent également les milieux de la diplomatie. L'ambassadrice israélienne a fini par intervenir auprès de plusieurs parlementaires suisses.
Publié: 14.02.2024 à 16:58 heures
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Cette affiche annonçait aux clients de l'établissement alpin de Pischa qu'ils n'étaient pas autorisés à louer des équipements sportifs.
Photo: X @JehudaSpielman
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Sermîn Faki

La célèbre luge de Davos n'a pas été proposée à tout le monde: l'établissement alpin de Pischa à Davos GR n'a pas loué d'équipement sportif aux clients juifs pendant quelques jours – et l'a fait savoir par voie d'affichage – un cas évident d'antisémitisme qui a déclenché un tollé au-delà même des frontières du pays.

Et maintenant, la diplomatie s'en mêle: l'ambassadrice d'Israël à Berne Ifat Reshef s'est entretenue avec le conseiller national grison Martin Candinas (Le Centre) à ce sujet. La diplomate confirme à Blick avoir pris contact avec les autorités locales et plusieurs parlementaires, «afin de discuter de ce qui peut être fait pour empêcher de tels incidents et pour s'assurer que la célèbre hospitalité de Davos continue à s'appliquer à tous sans discrimination».

«Les temps sombres des interdictions spéciales contre les juifs»

L'interdiction de location de matériel imposé aux clients juifs a ébranlé tout le monde, «y compris moi», poursuit Ifat Reshef. «De tels incidents rappellent des temps sombres où des interdictions spéciales contre les juifs ont été édictées en Europe, et ce qui s'est ensuivi.» Elle se félicite que le ministère public et la police cantonale des Grisons aient pris «des mesures immédiates et décisives dans cette affaire dangereuse et inquiétante».

Entre-temps, la station grisonne s'est défendue: Reto Branschi, directeur de la société touristique Davos Klosters, a reconnu une «réaction excessive» de l'établissement montagnard, avant d'évoquer «un problème à deux facettes»: «Une petite partie des hôtes juifs orthodoxes refuse malheureusement toute forme d'information, de médiation ou d'adaptation à nos circonstances», a-t-il déclaré mardi. Une défense empreinte de maladresse, mais aussi de manque de respect.

Pour Ifat Reshef, une bonne cohabitation entre touristes et autochtones est dans l'intérêt de tout le monde: «Davos est un endroit magnifique qui accueille avec fierté des gens du monde entier, y compris d'Israël», assure l'ambassadrice. Elle estime que toutes les parties ont intérêt à ce que cela reste ainsi, mais aussi à ce que les visiteurs soient encouragés à respecter les règles.

«De tels propos antisémites et discriminatoires ne peuvent être tolérés, en particulier en cette période difficile où nous observons une augmentation alarmante des discours de haine et des déclarations antisémites dans le monde entier», ajoute-t-elle.

Un incident «très triste pour les Grisons»

Pour Martin Candinas, Davos n'a pas de problème généralisé avec l'antisémitisme. «Mais il est clair que justement en tant que canton touristique, les Grisons ne peuvent pas se permettre de tels incidents.» Il s'entretiendra bien entendu avec l'ambassadrice d'Israël à ce sujet.

Un autre Grison est plus sévère avec son canton natal. Jon Pult, candidat malheureux à la succession d'Alain Berset, estime en effet que l'incident est «très triste pour les Grisons». Et de conclure: «Mais il ne s'agit pas ici de tourisme ou d'intérêts économiques. Mais plutôt du fait que toute forme de racisme et d'antisémitisme est inacceptable - à Davos, dans les Grisons, en Suisse, partout.»

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