Ce message aurait-il pu lui sauver la vie? La Bernoise Kate T.*, 16 ans, est décédée le 11 septembre d'une overdose causée par un opiacé délivré sur ordonnance. Elle avait également consommé du Xanax, un anxiolytique.
Les parents de Kate n’avaient pas remarqué que leur fille était en train de sombrer. Mais ses camarades de classe de l’école internationale, si. L’une d’entre elles, qui a entre-temps déménagé à l’étranger, avait tenté d’avertir l’école quelques jours avant la mort de l'adolescente.
Une sonnette d'alarme tirée dans le vide
L’e-mail envoyé à l’école aurait pourtant dû faire réagir l’administration. «Je suis inquiète. Mon amie Kate ne mange pas assez et elle a besoin d’aide, écrit sa camarade. On m’a dit qu’elle a perdu beaucoup de poids et n’a pas l’air en bonne santé.»
Selon elle, les autres élèves n’ont pas pris la situation au sérieux et ont eu peur de parler. «Je souhaite rester anonyme, mais j’aimerais savoir si vous-même ou un autre adulte pourrait aller la voir.»
Ce message aurait-il pu sauver Kate?
Après la réception de cet e-mail, aucun adulte n'a pris contact avec Kate, affirme son père, Ivan*. Il est très en colère. Lui-même travaillait dans l’école en tant qu’enseignant, et personne ne l’a approché. Après la tragédie, l’enseignant contacté lui aurait même menti en face et aurait nié avoir reçu ce message, assure Ivan.
«Nous aurions dû nous rendre compte que quelque chose n’allait pas», a déclaré de son côté la mère de Kate, Tiffany Williams, dans un mélange de tristesse et de honte. Une question hante désormais les parents: que se serait-il passé s’ils avaient été au courant de ce message? L’école n’a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.
*Noms connus de la rédaction
(Adaptation par Alexandre Cudré)