La Suisse dans le collimateur du Kremlin
Les médias de propagande russes se rendront au Bürgenstock

La Russie, qui n'est pas invitée au Sommet de paix sur l'Ukraine, raille la Suisse. Pourtant, des représentants des médias russes devraient se rendre en Suisse dans près de deux semaines même si la propagande de Poutine prétend le contraire.
Publié: 05.06.2024 à 06:04 heures
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Dernière mise à jour: 05.06.2024 à 08:07 heures
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La propagande de Poutine ne devrait pas non plus s'arrêter aux pentes du Bürgenstock.
Photo: keystone-sda.ch
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Céline Zahno

La Suisse est actuellement dans le collimateur de la propagande russe. Récemment, un reportage télévisé de près d'une heure diffusé à la télévision d'État russe a répandu des théories abracadabrantesques et misogynes sur la présidente de la Confédération Viola Amherd. Quelques jours plus tôt, le Kremlin avait déjà fait fuiter un prétendu projet de déclaration finale du Sommet sur l'Ukraine.

L'objectif des Russes est clair: discréditer la conférence de paix en Suisse. Dans deux semaines à peine, les chefs d'Etat de quelque 80 pays se réuniront au Bürgenstock (NW). Et la machine de propagande de Poutine a déjà trouvé sa dernière tentative de déstabilisation. Selon le portail médiatique russe Octagon, les médias russes auraient été exclus de l'événement.

Les médias russes seront quand même présents

La raison avancée serait le nombre limité de places disponibles. En effet, la Confédération a fixé une limite de 500 journalistes. Selon Octagon, les représentants de la presse de Russie et des pays post-soviétiques comme la Moldavie et l'Azerbaïdjan ne sont pas admis.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) contredit clairement cette affirmation. «Aucun média ne sera exclu en raison de sa nationalité, a déclaré le porte-parole Pierre-Alain Eltschinger. Avant de poursuivre: Il est prévu d'accréditer les médias russes pour leur participation au Bürgenstock.»

Portails de propagande interdits dans l'UE

Alors que les représentants de l'Etat russe ont clairement fait savoir qu'ils n'étaient pas intéressés par une participation au Sommet, certains journalistes issus de Russie devraient donc être présents – et diffuser leur propagande en direct depuis la Suisse.

Car celle-ci ne s'adresse pas seulement au public national, loin de là. Des portails comme RT et Sputnik diffusent également la propagande russe en allemand, en anglais et dans d'autres langues. L'Union européenne a interdit ces chaînes et d'autres en 2022 – mais la Suisse n'a pas suivi ces sanctions. Il est plus efficace de contrer les fake news avec des faits plutôt que de les interdire, a justifié le Conseil fédéral.

A l'époque, Viola Amherd s'était prononcée en faveur d'une interdiction, contrairement à la majorité de ses collègues de l'exécutif. Aujourd'hui, après la diffusion de l'émission de propagande produite à grands frais à l'encontre de la présidente de la Confédération, le Département de la défense ne veut pas rester assis sans rien faire. Un porte-parole a fait savoir au «SonntagsZeitung» que l'émission était en cours d'analyse. Reste à savoir si la diffusion de fake news sur la présidente de la Confédération aura des conséquences pour la Russie.

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