La fin des hypothèques?
Le crowdfunding pour acheter des appartements, la nouvelle tendance dans l'immobilier

Le crowdfunding, ou financement participatif, est de plus en plus populaire en Suisse. Ce modèle pourrait être une alternative attrayante aux hypothèques, surtout pour les aspirants propriétaires d'une maison.
Publié: 01.06.2022 à 06:27 heures
Le crowdfunding va-t-il remplacer l'hypothèque dans l'immobilier?
Photo: imago images/Geisser
Nicola Imfeld

Désormais, le crowdfunding ne sert plus seulement à lancer des petites entreprises ou des projets de reconversion. Le financement participatif a gagné en popularité en Suisse, notamment dans le secteur de l’immobilier. Cette année, la barre du milliard de francs investis devrait être franchie pour la première fois.

D’après une étude de l’Institut des services financiers de Zoug de la Haute école de Lucerne, des projets ont été financés à hauteur de 792 millions de francs en 2021. Par rapport à l’année précédente, cela représente une augmentation de 31%. La croissance s’est donc à nouveau nettement accélérée après un coup de frein dû au Covid-19 en 2020.

Les dons sans contrepartie en baisse

Avec 607 millions de francs, la part du lion est revenue à l’octroi de crédits (crowdlending) aux PME et aux particuliers. Par rapport à l’année précédente, cela représente une augmentation de 35%. Selon le «Crowdfunding Monitor» publié chaque année, ce sont surtout les crédits aux entreprises dans le domaine de l’immobilier qui ont été les principaux moteurs de la croissance.

Ces crédits de crowdfunding fonctionnent un peu différemment des hypothèques auprès des banques. Un futur propriétaire peut chercher sur des plateformes comme «We Make It» plusieurs bailleurs de fonds privés qui s’associent et émettent la somme d’argent sous forme de crédit. Comme pour les hypothèques, l’acheteur d’un bien immobilier doit rembourser l’argent et les intérêts convenus. Les détails sont négociés directement par les parties.

Les investissements dans des start-up ou les placements directs dans l’immobilier (crowdinvesting) ont également augmenté de 30% pour atteindre 147 millions de francs. En revanche, le soutien aux causes caritatives sans contrepartie et les dons pour des projets culturels ont reculé. Ainsi, les volumes dans le domaine du crowddonating ou du crowdsupporting ont diminué de 16% par rapport à 2020 pour chuter à 38 millions de francs.

Une tendance de niche

Au total, 250’000 personnes ont soutenu une campagne l’année dernière, d’après l’étude. Fin avril 2022, 37 plateformes différentes ont été relevées en Suisse, mais seules 28 d’entre elles auraient participé à des financements en 2021.

Les auteurs de l’étude estiment que le volume total du crowdfunding en Suisse dépassera cette année le milliard de francs. «Même avec un tel volume, le crowdfunding restera un financement de niche en Suisse», explique le co-auteur Andreas Dietrich. Mais l’intérêt pour cette méthode de financement pourrait conduire à une croissance accélérée du secteur à long terme.

(Adaptation par Louise Maksimovic)


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