La déclaration du chef de la Poste énerve les syndicats
«La charge de travail des postiers a diminué»

Le syndicat Transfair s'en prend au CEO de la Poste Roberto Cirillo. Celui-ci a affirmé dans une interview que la charge de travail des postiers avait diminué. Transfair conteste cette affirmation! Et parle d'un plus grand nombre d'absences pour cause de maladie.
Publié: 16:58 heures
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Dernière mise à jour: 18:08 heures
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Avant Noël, les facteurs doivent faire des heures supplémentaires.
Photo: Keystone
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Patrik Berger

Le chef de la Poste Roberto Cirillo s'est attiré les foudres des syndicats. La raison? Une déclaration qu'il a faite dans une interview au journal de la Coop. A la question de savoir si la Poste manquait de personnel parce que l'on voyait des facteurs avec des motos et des chariots toujours plus grands, le Tessinois a répondu: «En général, la charge de travail par collaborateur a été réduite ces dernières années, à l'exception de la période de la pandémie», assure-t-il. Il a fait rougir de colère les syndicalistes de Transfair.

Ils envoient un communiqué de presse intitulé «Roberto Cirillo, le CEO de la Poste, minimise la charge de travail des collaborateurs». L'affirmation selon laquelle la charge de travail a baissé est une généralisation, dénoncent-ils. «Cela ne correspond tout simplement pas à la vérité pour certains secteurs de la Poste – surtout pas avant Noël!», déclare la conseillère nationale tessinoise et présidente de Transfair Greta Gysin (Vert-e-s).

«Impossible à gérer sans équipes extra-longues»

C'est surtout dans le tri et la livraison des colis que les employés lutteraient depuis des années contre la charge de travail croissante. «Transfair a connaissance de cas où des journées de travail de 10 heures ou plus sont la règle. Et ce, dans une mesure telle que les collaborateurs tombent malades et que les absences augmentent», déclare Greta Gysin. Elle évoque également la surcharge de travail qui survient lorsqu'un membre de l'équipe est absent à court terme. «C'est un cercle vicieux!»

Selon elle, la charge de travail est particulièrement élevée à l'approche de Noël. «Il faut s'attendre à ce que les volumes de colis atteignent à nouveau des pics entre le Black Friday et Noël et qu'il faille traiter chaque jour jusqu'à 1 million de colis et 13 millions de lettres et d'envois publicitaires», explique la syndicaliste. Pour elle, il est clair que «l'afflux d'envois exige beaucoup du personnel chargé du tri et de la distribution. Sans équipes extra-longues et semaine de six jours, le travail n'est pas gérable.»

«Un colis est un objet lourd et encombrant»

Les maladies et les absences seraient la conséquence de cette charge de travail. «Il n'est pas acceptable que les dispositions de la CCT soient vidées de leur substance année après année», poursuit Greta Gysin. Dans un mail adressé au chef de la Poste Roberto Cirillo, elle demande que la semaine de 42 heures soit «enfin appliquée également dans la distribution et le tri des colis».

Dans l'interview parue dans le journal de la Coop, Roberto Cirillo rend aussi hommage au travail des postiers. Un changement d'époque est en cours. «Avant, on ne distribuait presque que des lettres: une livraison relativement facile et rapide. Un colis, en revanche, est un objet lourd, encombrant et donc plus difficile à manipuler. Et d'ajouter: Le travail des facteurs est donc plus physique, et le contact avec les gens est plus fréquent que pour la livraison de lettres.» Ces louanges n'apaisent toutefois pas les syndicalistes.

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