Celle qui déplacerait des montagnes pour la cause des animaux sauvages a dû remuer ciel et terre pour sauver sa chienne, prise au piège dans d’atroces circonstances. Ce jeudi 28 mars, Laélia Maumary, fondatrice du refuge Erminea à Chavornay (VD), un nom et un visage bien connu des lectrices et des lecteurs de Blick, se remet tout juste de ses émotions. À l’instar de Puma, sa fidèle amie à quatre pattes de 14 ans, qui se repose après avoir passé près de 100 heures sous terre sans eau ni nourriture.
Rembobinons le fil de cette histoire incroyable. Tout commence le vendredi 22 mars, vers 10h. «J’avais attaché Puma dans le jardin et, je ne sais pas comment, elle a réussi à enlever le mousqueton et à partir en balade, raconte au téléphone la Nord-Vaudoise. Je l’ai appelée et cherchée, sans la trouver. Je ne me suis pas tout de suite inquiétée, car elle aime bien aller guigner chez mes voisins.»
Problème: le temps passe et la chienne n’est nulle part. «Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit qui a suivi, glisse Laélia Maumary. J’ai immédiatement repris les recherches samedi matin dans la petite forêt jouxtant notre domicile, en pensant qu’elle était coincée quelque part. Malheureusement, il y avait beaucoup de vent et de pluie, ce qui a beaucoup compliqué les investigations. J’ai pu compter sur l’aide d’une dizaine de personnes pour fouiller les environs, mais rien n’y a fait.»
Un drone à la rescousse
Nous sommes maintenant le dimanche 24 mars. Puma a disparu depuis 48 heures. Sa maîtresse sollicite une association qui vient aide aux faons pour bénéficier de son drone à caméra thermique. «Le pilote a scruté le sol depuis les airs pendant approximativement trois heures, toujours dans de mauvaises conditions météorologiques, en vain. À mes yeux, c’est l’incompréhension: ma chienne s’est volatilisée sans laisser de trace et absolument personne ne l’a vue. Comment est-ce possible?»
Ses annonces postées sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook de Pet Alert Vaud, et ses contacts avec la police lui donnent quelques espoirs. Finalement, que des fausses pistes. «Le lundi, j’ai longé la route cantonale pour voir si je trouvais la dépouille de Puma, souffle la patronne d’Erminea. Pour moi, il était désormais clair qu’elle était morte.»
Dernier sursaut salvateur
Presque 100 heures se sont écoulées depuis la disparition de l’animal récupéré dans la rue, en Roumanie, par une association spécialisée il y a bientôt 15 ans. «Je me suis finalement dit que c’était une chienne âgée et qu’elle n’avait pas dû aller bien loin, lance l’ange gardien de la faune. À côté de chez moi, il y a un bosquet, le fameux que nous avions déjà traversé en long et en large le samedi. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu envie d’y retourner.»
Alors qu’elle est en rendez-vous à Crissier, dans l’Ouest lausannois, sa voisine, par ailleurs collègue au centre de soins basé à une douzaine de kilomètres d’Yverdon-les-Bains, prend les devants. «Elle appelait Puma sans trop y croire quand, soudain, elle a entendu pleurer, rebondit Laélia Maumary. Ma chienne était en vie!»
C’est vrai, la bâtarde respire encore. Mais elle est en très mauvaise posture! Tout son corps est bloqué dans un trou. Sa gueule pointe vers la sortie, ce qui lui a heureusement permis de respirer et de se faire entendre en puisant dans ses dernières forces. Un miracle!
«C’est une survivante»
La sortir de ce qui a bien failli être son cercueil n’a pas été chose aisée. «Il a fallu creuser tout en sécurisant la tête de Puma en cas d’éboulement, détaille la quadragénaire. Après de sérieux efforts, nous avons réussi à la libérer. Elle était déshydratée, épuisée et amaigrie, ce qui est normal après quatre jours sous terre.»
Deux jours plus tard, la «vieille dame» va beaucoup mieux. «Je l’ai mise sous antibiotiques et elle a quasiment dormi non-stop depuis son sauvetage, sourit Laélia Maumary. C'est une survivante. J’espère que cette affaire lui coupera l’envie de partir à l’aventure et qu’elle permettra de sensibiliser les propriétaires de chiens aux risques causés par les cavités dans la nature.»