C’est un lieu que les amoureuses et amoureux des animaux connaissent bien. Le centre Emys, à Chavornay (VD), juste à côté du refuge Erminea pour animaux sauvages, est le seul sanctuaire de Suisse dédié à la récupération des tortues abandonnées par leur propriétaire. Mais, après une année 2022 excessivement chargée, le lieu est arrivé à saturation, annonce-t-il ce vendredi dans un communiqué.
La situation est critique. «Cette année 2022, notre association, active depuis 1994, a accueilli 184 tortues terrestres (140 adultes et 44 juvéniles), liste son président Jean-Marc Ducotterd. Un nouveau record en 28 ans d’activités.»
Plus de nouveau pensionnaire
Conséquence: le centre Emys a dû se résoudre à stopper la récupération des animaux jusqu’à nouvel avis. «Nous avons actuellement plus de 450 tortues terrestres dans nos différents enclos, glisse le Nord-Vaudois. Ceux-ci sont arrivés à saturation. Notre décision difficile a été prise afin d’assurer le bien-être de nos pensionnaires et d’éviter trop de stress et de possibles épidémies dues à une surpopulation.»
Comment expliquer cette situation? Jean-Marc Ducotterd avance plusieurs pistes: «Nous avons récupéré énormément de tortues de terre, car beaucoup de privés font de la reproduction chez eux. Mais aussi parce que cet été a été particulièrement favorable pour la reproduction naturelle en extérieur.»
«Nous avons besoin de soutien»
Il enchaîne, toujours à propos de sa structure qui ne fonctionne qu’avec des personnes bénévoles: «Nous sommes le seul centre de récupération du pays, sans aucune aide étatique. Les autorités nous laissent gérer la problématique tout seul. Maintenant, nous avons besoin de soutien financier pour construire de nouveaux enclos et pouvoir engager un soigneur professionnel. De plus, il faudrait absolument créer un centre en Suisse alémanique…»
Ces mesures, aussi importantes soient-elles, suffiraient-elles à régler la problématique de fond? «Le problème de ces animaux qui vivent trop longtemps pour en assumer convenablement l’existence en captivité devrait être revus par le politique. Mais ça, c’est un autre problème», appuie Jean-Marc Ducotterd.