En Suisse, 68% de la population a été vaccinée deux fois contre le coronavirus. Pour les rappels, ce chiffre est de 33,5%. Comparé à d'autres pays, le taux de vaccination suisse est relativement bas.
Ce chiffre est malheureux, estime Barbara Jakopp. La médecin-chef du service d'infectiologie de l'hôpital cantonal d'Aarau y dirige aussi le centre de vaccination. «Je pensais que nous pourrions convaincre davantage de personnes de se faire vacciner en les informant et en menant des discussions constructives», explique-t-elle dans une interview avec l'«Aargauer Zeitung». «Je m'attendais à plus de solidarité», déplore-t-elle.
Augmentation du risque de mutations
Pour la médecin, le problème ne vient pas de la communication, qui «a été claire dès le début». De même, il n'y a jamais eu de manque d'informations pour la population. «Manifestement, plus d'un quart de la population qui a reçu les deux premières doses ne s'est pas fait booster», conclut-elle.
Pour elle, il est clair que la vaccination est le moyen de sortir de la pandémie. «Mais la situation devra se résoudre sans doute différemment», relativise Barbara Jakopp en faisant référence aux nombreux non-vaccinés qui ne voudront jamais du vaccin.
Elle rappelle que les nombreuses contaminations par le variant Omicron font que ce seront surtout les personnes non vaccinées et celles qui n'ont pas reçu de rappel qui risquent de se faire infecter. «Le virus circule, surtout parmi les personnes non vaccinées. Le risque de mutations défavorables augmente avec.» L'idée que les mutations du coronavirus sont le fait de personnes vaccinées est fausse, selon elle: «Chez les vaccinés, le virus circule moins, il est mieux contrôlé.»
Aucun effet secondaire mortel à cause du vaccin
Barbara Jakopp est régulièrement confrontée à de fausses déclarations dans le contexte de la vaccination. Le centre vaccinal essaie d'informer les gens au mieux. La médecin relativise: «Pour moi, il est important que les gens décident en connaissance de cause de se faire vacciner ou non.»
Les affirmations selon lesquelles de nombreuses personnes sont traitées dans les hôpitaux pour des conséquences dues à la vaccination sont «clairement fausses». Chaque effet secondaire doit être déclaré à l'autorité suisse des produits thérapeutiques, Swissmedic, qui «a examiné tous les cas de décès pour lesquels il y avait une proximité temporelle avec la vaccination. Jusqu'à présent, aucune preuve d'un effet secondaire mortel lié à la vaccination n'a pu être apportée.»
(Adaptation par Alexandre Cudré)