Il y a environ deux semaines, 12'000 nouveaux soldats sont entrés à l'école de recrues (ER), avec plus ou moins d'enthousiasme, pour effectuer 245 jours de service. Comme, d'ailleurs, toute la population suisse. Toute? Non, car d'irréductibles binationaux résistent encore et toujours à leurs obligations.
Les binationaux peuvent en effet choisir le pays dans lequel ils souhaitent effectuer leur service. Nombreux sont ainsi les franco-suisses à opter pour leur autre patrie.
En France, les obligations militaires sont en effet remplies au bout d'un jour, rapporte le «Tages-Anzeiger». Un participant a indiqué que lors de cette journée d'initiation, seules des conférences étaient données, sans aucun test d'aptitudes physiques. Avec, en prime, la certitude de décrocher son certificat.
La loi ne va pas changer pour autant
Mieux: les filous ne paieraient aucune taxe d'exemption liée à leur obligation de servir en Suisse. En cas de guerre ou de mobilisation, ils serviraient donc la France. Mais pas en premier, car ils ne sont pas encore formés. Au cours des cinq dernières années, environ 800 hommes auraient ainsi utilisé ce stratagème.
Aucune modification n'est pour l'instant prévue dans la loi, comme l'a expliqué le Conseil fédéral il y a quatre ans, à la demande de la conseillère nationale Céline Amaudruz. Le porte-parole de l'armée Mathias Volken justifie la réglementation en vigueur par la sécurité juridique pour les binationaux.