Si la députée française Nathalie Loiseau cite la Suisse comme un exemple à ne pas suivre, ce n'est pas le cas d'Éric Zemmour. Le candidat à la présidence française se plaît au contraire à présenter la Suisse comme un modèle, qu'il s'agisse d'immigration, de rapports à l'UE, de réussite économique ou de démocratie directe.
Récemment, le polémiste de droite est revenu sur un article du code pénal suisse, relève «La Liberté»: le principe de «défense excusable». Pour lui, cet article de droit aurait permis de dédouaner un bijoutier niçois qui avait abattu l'un de ses braqueurs d'une balle dans le dos. L'affaire avait fait grand bruit en 2013. La condamnation du bijoutier à cinq ans de prison avec sursis avait suscité beaucoup de colère, notamment à droite, certains estimant qu'il avait fait usage de son droit à la légitime défense. Or, le principe de «défense excusable» en droit suisse, explicité à l'article 16 du code pénal, prévoit une réduction de peine si une personne, «en repoussant une attaque, a excédé les limites de la légitime défense», dans le cas où «cet excès provient d'un état excusable d’excitation ou de saisissement causé par l’attaque». L’article 18 détaille encore ce qu’est «un état de nécessité excusable».
Le quotidien fribourgeois en profite pour revenir sur les multiples fois où Eric Zemmour a cité la Suisse en exemple. Celui qui s'est rendu récemment à Genève ne cache pas son admiration pour l'UDC, dont il a rencontré plusieurs membres lors de sa visite. Il a également une opinion élogieuse de notre système d'éducation (en parlant du système d'apprentissage par rapport au baccalauréat français), complimente la culture du référendum suisse et notre contrôle strict de l'immigration.
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Cité par la «Liberté», le politologue Jean-Yves Camus montre les limites de cet engouement de la droite radicale pour le modèle suisse. «A un moment donné, il faut choisir: soit l’on est dans un modèle fédéral qui donne davantage de parole au peuple, soit dans un modèle jacobin avec les décisions qui viennent d’en haut. Il y a toujours eu cette ambiguïté qui perdure» dans l’extrême droite française.»
Reste à savoir de quel bord penchera Zemmour, si d'aventure il devait être élu.