Éric Zemmour est un pompier pyromane. Et c’est pour cela que de nombreux Français désabusés, désespérés, lessivés, auront envie de cramer la baraque avec lui, au terme de la campagne dans laquelle il s’est déjà lancé à corps perdu, ronronnant comme un chaton autour du suspense enfantin qu’il entretient à l’endroit de ses intentions. Pourtant évidentes.
Éric Zemmour n’écrira pas l’avenir de son beau pays, même s’il devait être élu (après Trump, on a appris à être prudents). Et pour cause: s’il est vrai qu’Emmanuel Macron n’incarne probablement pas l’avenir de la France, Zemmour, lui, est assurément l’homme du passé.
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Parce qu’il y puise toutes ses références, dans la nostalgie d’une France qui n’a d’ailleurs pas existé. Parce qu’il attise la haine, la peur, la xénophobie et plein de trucs moches. Parce qu’en homme stérile, il ne veut en fait rien bâtir. Et parce que demain, on en prend le pari, les femmes et les hommes politiques seront apporteurs de solutions, conscients mais confiants, rassurants pour des citoyens affolés par ce climat hystérique qui nous tire collectivement vers le bas.
Mais il est tout aussi vrai qu’on n’obtient rien en refusant aux gens le droit de s’exprimer. Surtout s’ils sont tordus. L’assemblée antifasciste qui va défiler ce soir dans les rues de Genève n’a malheureusement pas compris que Zemmour, ogre insatiable, se nourrit des refus et de l’outrance qu’on lui oppose. Piège infernal dans lequel tombent systématiquement tous ses détracteurs.
Qu’on dénonce le discours de Zemmour, mais qu’on le laisse prendre la parole. Le meilleur moyen de la démystifier.