Les mots de ces antifascistes sont forts. «Les hôtels Hilton sont partout, si le meeting du 24 devait avoir lieu dans celui qui se trouve à Genève nous appellerons nos camarades, de France et d’ailleurs, à se venger du rôle que l’hôtel aura joué dans le financement de la campagne de cet immonde personnage. […] Quant à Genève, même si la police protège le Hilton ces prochains jours elle ne pourra pas le faire toujours, nous réagirons en temps voulu.» Pour illustrer ces menaces publiées sur le site internet militant «Renversé», un Hilton en flammes.
Raisons de cette colère? Les signataires du brulot auraient appris que la conférence du polémiste français d’extrême droite du mercredi 24 novembre aurait lieu à l’hôtel Hilton, situé au Grand-Saconnex. Information impossible à vérifier, aussi pour les auteurs du texte, puisque l’endroit est tenu secret par les autorités.
Marc Bonnant est scandalisé
«Il est toujours possible que cela change encore, que le Hilton fasse partie des pistes explorées mais ne soit pas le lieu arrêté en définitive, écrivent les antifascistes, qui lancent un ultimatum à mardi soir à la chaîne de palaces pour publier un démenti. «Faute de quoi nous considérerons que la chaîne Hilton se place du côté de la banalisation des idées fascistes.»
Contacté par la «Tribune de Genève», l’établissement a répondu «ne pas faire de commentaires sur de potentielles venues» de personnalités. Le «no comment» est également de mise du côté de la police cantonale. L’avocat Marc Bonnant, qui animera le débat avec Eric Zemmour, est scandalisé. «J’en ai vu d’autres, mais Genève n’a jamais été aussi violente, aussi animée par la radicalité des passions, peste-t-il sur le site du quotidien local. Si des militants boutent le feu au Hilton, à compter que ce soit effectivement là que la conférence ait lieu, ce serait la défaite de la gauche.»