Hard-right political talk-show star Eric Zemmour holds a public meeting to promote his latest book La France n a pas dit son dernier mot (France has not yet said its last word) in Charvieu-Chavagneux, near Lyon, France on November 5, 2021. Provocative anti-immigration commentator Eric Zemmour is drawing national attention in France as he floats a possible presidential bid that could shake up the campaign for the April 2022 election. Photo by Julien Reynaud/APS-Medias/ABACAPRESS.COM (FOTO: DUKAS/ABACA)
Photo: DUKAS

Éric Zemmour
«La Suisse est un modèle pour moi»

Alors qu'il n'est même pas officiellement candidat à l'élection présidentielle française, Eric Zemmour a 17% d'intention de vote dans les sondages. Le polémiste, classé à l'extrême droite de l'échiquier politique, cite la Suisse et l'UDC comme des exemples à suivre.
Publié: 07.11.2021 à 06:10 heures
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Dernière mise à jour: 07.11.2021 à 11:32 heures
Interview: Camille Kündig

Vous faites souvent référence aux instruments politiques de la Suisse, comme la démocratie directe. Voulez-vous les importer en France?
Éric Zemmour: Sur le principe, je défends la Cinquième République française avec un «monarque républicain» élu par le peuple. Mais ce système ne fonctionne que s’il demande régulièrement l’avis de celui-ci (le président français peut convoquer un référendum, les électeurs non, ndlr). Malheureusement, nos présidents ne le font plus. Le système suisse est plus démocratique et fonctionne bien car le peuple peut s’exprimer régulièrement.

Aimeriez-vous qu’il y ait un référendum facultatif en France comme en Suisse?
Oui, soit le système suisse, soit que le président consulte plus souvent la population sur divers sujets. Je le ferais. Paradoxalement, c’est Napoléon Bonaparte qui a uni les cantons qui se querellaient pendant son règne et a façonné les institutions suisses. On l’oublie souvent car la Suisse est aujourd’hui connue pour son pacifisme.

La Suisse est-elle un modèle pour vous?
Oui, très clairement. C’est un modèle de raison, notamment pour sa politique économique. Les Suisses ont conservé leur industrie, ils participent à la mondialisation mais se protègent judicieusement de ses dangers. Ils acceptent les immigrants mais sont stricts avec eux et régulent l’immigration afin que le pays ne soit pas surchargé. Ils n’accordent pas aux immigrants tous les droits que nous avons ici en France. Et ils ont interdit la construction de minarets, j’ai trouvé ça génial. Vous pouvez apprendre beaucoup de la Suisse.

Beaucoup de vos idées sont similaires à celles de l’UDC. Ce parti vous inspire-t-il et connaissez-vous Christoph Blocher?
Pas Christoph Blocher, mais j’ai rencontré Oskar Freysinger, un homme très sympathique. Je me sens très lié à ce parti et je lui souhaite le meilleur.

Vous voulez laisser les Français voter sur les questions d’immigration. En Suisse, l’initiative sur l’immigration de masse n’a pu être que mal appliquée car elle est en contradiction avec les traités bilatéraux avec l’Union européenne. Votre projet ne sera-t-il un énorme point de friction avec l'UE?
Parallèlement au référendum, une réforme constitutionnelle est nécessaire pour rendre le pouvoir au Parlement français. Cela nécessitera un bras de fer politique avec les institutions européennes, mais j’y suis prêt.

(Adaptation par Louise Maksimovic)

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