La Banque nationale suisse vole au secours de l'industrie d'exportation et abaisse à nouveau son taux directeur. Tout le monde ne s'y attendait pas, loin s'en faut. Le président de la Banque nationale, Thomas Jordan, est une fois de plus à l'origine de cette petite surprise, mais celle-ci n'est pas aussi grande que le changement annoncé en mars.
Désormais, le taux directeur en Suisse est de 1,25%. C'est une bonne nouvelle pour beaucoup, mais pas pour tout le monde.
Sur la baisse du taux directeur
Que signifie la décision sur les taux d'intérêt pour les propriétaires?
Ceux qui ont financé leur maison ou leur appartement sur le marché monétaire, c'est-à-dire qui ont conclu des hypothèques Saron, peuvent se réjouir. Dès demain, celles-ci seront un quart de point moins chères.
Ceux qui devront bientôt rembourser une hypothèque à taux fixe devraient commencer à penser à une hypothèque Saron. En effet, avec la nouvelle baisse des taux, ces hypothèques pourraient à nouveau être moins chères que les hypothèques à taux fixe – en comparaison à la situation normale de ces dernières années. Les hypothèques à taux fixe ne devraient pas voir leur prix baisser après la décision du jour, car une nouvelle diminution des taux est déjà intégrée dans le prix pour la plupart des durées.
Les locataires en profitent-ils aussi?
Non, ou du moins pas tout de suite. Le taux d'intérêt de référence pour le logement, qui est déterminant pour les loyers en Suisse, est resté à 1,75% en juin. Le taux moyen sous-jacent est actuellement de 1,72%. Ce n'est que lorsque ce taux tombera en dessous de 1,63% que le taux de référence baissera également.
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La question est de savoir combien de propriétaires immobiliers sont passés d'une hypothèque à taux fixe à une hypothèque Saron, en attendant de voir l'évolution des taux. Si cette proportion est suffisamment importante, les chances de voir la moyenne baisser plus rapidement augmentent. Et donc qu'en septembre ou au plus tard en décembre, le taux d'intérêt de référence puisse être adapté à la baisse.
Aujourd'hui, les loyers sont responsables d'environ la moitié du renchérissement en Suisse. Une sorte de cercle vicieux: si les loyers augmentent en raison des taux d'intérêt ou d'autres coûts en hausse, cela fait grimper l'inflation. Ce qui, dans le cas extrême, pourrait même entraîner une hausse des taux d'intérêt.
Et pour les comptes d'épargne?
Au mieux, aucun changement. Les banques ont tardé à répercuter sur leurs clients la hausse fulgurante des taux directeurs depuis mi-2022. Cela signifie qu'il n'y a pas de nécessité immédiate d'adapter les conditions d'épargne après la baisse du jour. Mais d'un autre côté, il ne faut pas non plus s'attendre à une hausse des taux d'épargne dans un avenir proche.
Que signifie la baisse des taux pour les consommateurs?
Un petit coup de frein pour tous ceux qui ont prévu de passer leurs vacances d'été à l'étranger. En effet, le franc suisse s'est immédiatement un peu affaibli après la baisse des taux d'intérêt – comme le souhaitait la Banque nationale. Un franc un peu plus faible signifie un séjour légèrement plus cher à la plage. Les touristes qui font leurs courses doivent également mettre un peu plus la main au porte-monnaie.
D'autre part, la baisse des taux d'intérêt montre que la BNS croit à une nouvelle baisse du renchérissement. Mais attention! Cela ne signifie pas que les prix vont désormais baisser sur un large front, ils n'augmentent simplement plus aussi rapidement.
Quels sont les avantages de la baisse des taux pour l'économie?
Le soulagement de l'industrie d'exportation est clairement perceptible. Un franc plus faible enlève un peu de pression à de nombreuses entreprises, car leurs produits sont à nouveau plus compétitifs en termes de prix. Un signal important à une époque où la demande de biens industriels reste modérée sur les principaux marchés.
Une pause dans les taux d'intérêt?
Il est bien possible que la Banque nationale laisse le taux directeur à 1,25% pour une période prolongée. L'évolution dans d'autres espaces monétaires importants est trop incertaine. Ce n'est que lorsque les Etats-Unis et la zone euro donneront des signes clairs de nouvelles baisses des taux d'intérêt que la BNS suivra le mouvement. Il est donc fort possible qu'il n'y ait pas de nouvelle baisse des taux cette année.
D'un autre côté, Thomas Jordan aime les surprises. Peut-être offrira-t-il un cadeau d'adieu à la Suisse et à son économie fin septembre, à l'occasion de sa dernière décision en matière de taux d'intérêt? Mais uniquement s'il estime que les conditions monétaires sont appropriées.