Hausse des cas?
Seniors contaminés par la gale dans un foyer genevois: un dermato nuance

Cinq seniors ont été atteints de la gale à Genève. Une hausse des cas alarmante est-elle à prévoir? Non, il s'agirait plutôt d'une hausse de l'attention médiatique, nuance un dermatologue.
Publié: 10.01.2024 à 18:06 heures
La gale provoque de très fortes démangeaisons, surtout entre les doigts.
Photo: Shutterstock
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Cinq cas de gale sont apparus cet automne dans un foyer de jour pour personnes âgées à Genève, révèle la RTS. Le foyer est depuis suivi par les services du médecin cantonal. Une hausse des cas est observée depuis 2021 par le service de dermatologie des Hôpitaux universitaires genevois (HUG). Mais selon un expert, il s'agirait plutôt de statistiques fluctuantes et d'attention médiatique.

Au foyer de jour touché au bout du Léman, un protocole strict a été mis en place, explique son directeur adjoint au micro de la chaîne de service public. Les personnes diagnostiquées ne peuvent revenir qu'une fois traitées et si elles n'ont pas de nouvelles démangeaisons.

Hausse de l'attention

Emmanuel Laffitte, responsable de l’unité de policlinique en dermatologie des HUG, tempère l'inquiétude autour de la «hausse des cas». Dans les colonnes de «La Liberté», il explique d'emblée que la maladie n'a jamais été éradiquée. Il s'agirait plutôt d'une attention médiatique accrue, et de statistiques qui varient. Il n'y a pas d'obligation de déclarer un cas de gale. Les chiffres du service de dermatologie des HUG montrent une augmentation entre 2021 et 2023. Mais les cas étaient plus nombreux en 2015. En gros, ils fluctuent et il n'y a pas de raison de s'inquiéter, selon le médecin.

La précarité et la promiscuité augmentent les risques de dissémination de la maladie, explique le dermatologue au quotidien fribourgeois. Tous les lieux où des groupes se rassemblent, comme les foyers ou des établissements médico-sociaux, sont propices à abriter des foyers de gale. Les voyages favorisent aussi sa diffusion.

Des œufs sous la peau

La gale est une réaction allergique à un petit acarien qui vit sur la peau et les habits. La femelle pond des œufs dans la couche superficielle de la peau. Elle est très contagieuse.

Toutes les personnes qui ont partagé des vêtements ou des draps avec une personne atteinte doivent être traitées. Idem pour des contacts peau à peau prolongés. Pas besoin de paniquer: une poignée de main ne suffit pas pour contracter la gale.

Pas une maladie «sale»

Dans l'imaginaire collectif, ce parasite est synonyme de saleté. Une «brebis galeuse» est une personne indésirable. Mais la maladie n'a rien à voir avec l'hygiène, et n'est pas grave. Près de 200 millions de personnes l'ont eue en 2023, selon l'Organisation mondiale de la santé. Pour l'attraper, un contact prolongé avec le parasite est nécessaire. 

La gale donne envie de se gratter, puis les boutons apparaissent, surtout entre les doigts. En cas de contamination, le traitement est assez similaire à celui en cas de punaises de lit. Les vêtements doivent être lavés à 60 degrés ou congelés pendant sept jours s'ils ne peuvent pas supporter la chaleur. L'appartement doit être désinfecté. 

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