Le président du Centre Gerhard Pfister semble avoir les nerfs à vif. Il se bat avec virulence pour son initiative pour un frein aux coûts. Celle-ci exige que la Confédération et les cantons prennent des mesures lorsque les coûts de la santé augmentent plus fortement que les salaires et le produit intérieur brut. Mais la situation actuelle semble défavorable à Gerhard Pfister. Les derniers sondages prédisent une défaite de l'initiative, seuls 41% des personnes interrogées veulent encore voter oui cette semaine. Et plus les pronostics sont mauvais, plus le président du Centre semble devenir agressif.
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Vendredi, dans l'émission «Arena» de la SRF, Gerhard Pfister n'a pas fait dans la dentelle: «Le système est devenu un cartel. Tout le monde sait où et comment on pourrait économiser, mais rien ne se passe en raison de fausses incitations», a-t-il envoyé à l'adresse d'Yvonne Gilli, présidente de la Fédération des médecins, également présente. Il est vrai que le système de santé coûte toujours plus cher. En 2022, les coûts totaux atteindront 91,5 milliards de francs – une des raisons étant l'augmentation des primes d'assurance maladie. C'est précisément contre ce dérèglement que le Centre de Gerhard Pfister veut lutter avec son initiative.
«Il ne suffit pas d'examiner des mesures»
La ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider reconnaît que l'initiative met un sujet important sur la table, mais elle reproche au Centre de faire de la politique symbolique. Différentes mesures sont déjà mises en œuvre ou sont en discussion au Parlement. Elles permettraient d'économiser des millions et de réduire les coûts.
Gerhard Pfister ne veut pas en entendre parler: «Il ne suffit pas d'examiner des mesures. Je suis en politique depuis suffisamment longtemps pour le savoir: quand on veut vérifier quelque chose, c'est qu'on n'en veut pas.» Il compte donc sur une modification de la Constitution pour que le système bouge enfin. Son frein aux coûts serait la réponse à cette anomalie.
La présidente de la Fédération des médecins, Yvonne Gilli, a en revanche souligné qu'il existe déjà aujourd'hui en Suisse un contrôle des coûts qui fonctionne. En outre, elle se soucie des patients en Suisse. Elle craint que dans certains cas, les malades doivent renoncer à certaines prestations. Les opposants ne cessent de mettre en garde contre une médecine à deux vitesses.
«Les parties prenantes ont intérêt à ce que rien ne change»
Dans leur débat dans l'émission de la SRF, Gerhard Pfister rétorque à Yvonne Gilli qu'elle devrait d'abord balayer devant sa porte et mettre un terme aux abus des médecins: «Les acteurs du système de santé ont intérêt à ce que rien ne change, car ils en profitent», a lancé l'élu du Centre. Si l'initiative du Centre est rejetée le 9 juin, le contre-projet du Conseil fédéral et du Parlement entrera en vigueur. Celui-ci ne prévoit toutefois pas de mesures si les coûts augmentent plus que convenu. Il serait alors de la responsabilité du Conseil fédéral et des cantons d'examiner des mesures.