Le plus grand canton de Suisse s'agrandit encore un peu plus. Les Zurichois disposent désormais de 36 sièges au Conseil national, soit un de plus qu'auparavant. Le canton a connu une croissance majeure ces dernières années, le canton de Bâle-Ville, en déclin, doit lui céder un siège.
Les antivax pourraient profiter de ce changement. Les deux organisations Aufrecht et Mass-Voll, qui sont montées aux barricades contre le port du masque et la vaccination lors de la pandémie, se présentent avec leurs propres listes. Mais elles ont également formé une liste commune avec l'UDF chrétienne-conservatrice et le parti d'extrême droite Démocrates Suisses.
Une alliance qui pourrait s'avérer payante. Si les partenaires de liste obtiennent autant de voix que lors des élections cantonales de ce printemps, ils sont pratiquement assurés d'obtenir un siège. Il est bien possible que ce dernier revienne à Nicolas Rimoldi, critique des mesures Covid et ex-membre du PLR, le visage le plus connu de cette alliance d'outsiders.
Les Verts menacés de perdre un siège
Il sera par ailleurs intéressant de voir qui s'emparera du siège laissé vacant par le conseiller national UDC et rédacteur en chef de la «Weltwoche» Roger Köppel. Après huit ans, il abandonnera sa fonction de conseiller national – bien qu'il ait récolté en 2019 plus de voix qu'aucun autre politicien du canton.
Il est réaliste de penser que le parti pourra maintenir son nombre de sièges ou même l'augmenter légèrement. Le chef du groupe parlementaire UDC Martin Hübscher, le président du parti Domenik Ledergerber et la conseillère cantonale Nina Fehr Düsel sont les favoris.
Doris Fiala du PLR et Angelo Barrile du PS se retirent également. Le président de la Jeunesse Socialiste Nicola Siegrist, par exemple, a l'espoir de faire un saut en politique nationale. Les Vert-e-s ont quant à eux des raisons de s'inquiéter. Ils risquent de perdre un siège. Il pourrait s'agir de Meret Schneider ou de Katharina Prelicz-Huber. Cette dernière avait déjà été désavouée en 2011 – mais a réussi à faire son retour il y a quatre ans.
Qui pour remplacer Ruedi Noser?
Les deux sièges au Conseil des Etats sont aussi très disputés. Le socialiste Daniel Jositsch devrait être réélu dès le premier tour – même si les partis bourgeois tentent de l'empêcher en unissant leurs forces. Mais qui héritera du siège de Ruedi Noser, qui ne se représentera pas après 20 ans au Palais fédéral?
La conseillère nationale PLR Regine Sauter veut défendre son siège, mais son concurrent UDC Gregor Rutz peut devenir un sérieux danger. Les deux partis ont conclu un accord selon lequel la personne avec le moins de chances de l'emporter se retire après le premier tour. La question reste de savoir si le PLR et l'UDC seront d'accord sur l'évaluation à ce moment-là.
Ce qui fait en revanche l'unanimité, c'est que le candidat du centre Philipp Kutter ne doit pas être sous-estimé. Le conseiller national a acquis une notoriété malgré lui suite à son grave accident de ski qui l'a rendu tétraplégique.
Dans un sondage réalisé en juillet à la demande de la «NZZ», Gregor Rutz, Philipp Kutter et Regine Sauter étaient presque à égalité. Nettement derrière eux, Tiana Moser, cheffe du groupe parlementaire des Verts libéraux au Parlement fédéral, le conseiller municipal zurichois Daniel Leupi et le conseiller national PEV Nik Gugger sont distancés. Avec un tel suspense au départ, une seule chose est sûre: Ces élections risquent d'être passionnantes.