Un député du Mouvement citoyens genevois (MCG) l'avait dénoncé, il s'est avéré qu'il n'y a pas de fumée sans feu: l'ancienne ministre de l'Économie genevoise, la Verte Fabienne Fischer, aurait bel et bien employé des collaborateurs de l'État dans le cadre de sa campagne politique personnelle, révèle la chaîne de télévision Léman Bleu. Toute une ribambelle de documents — accessibles au public sur le site web du média — à l'appui.
Arrivée au Conseil d'État du bout du Léman en avril 2021, la magistrate se serait alors constituée une armée de fonctionnaires. Dont une «chargée de mission» et deux porte-paroles (l'un d'eux étant une fameuse ex-journaliste de la RTS). Ces collaborateurs auraient par la suite été mis à profit à ses fins personnelles, aux frais de l'État. Cela dans le cadre de la campagne électorale qui a abouti aux élections de ce printemps.
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Or, ces employés de la fonction publique sont censés servir «les intérêts des départements respectifs, et ne sont à aucun moment autorisés à engager leur temps de travail au profit, par exemple, d’une campagne électorale», écrit le média genevois. Les agissements de l'ex-magistrate Verte semblent donc bien constituer une infraction au sens de l’article 158 du Code pénal suisse sur la gestion déloyale et l’enrichissement illégitime. À noter que Fabienne Fischer n'a pas été réélue.
Dénonciation pénale en cours
De quoi parle-t-on exactement? Léman Bleu cite quelques exemples des tâches qu'ont accompli les fonctionnaires dans le cadre de la campagne politique personnelle de Fabienne Fischer. On peut notamment lire: «Gestion des plannings de campagne et des agendas, rédaction des programmes, des slogans et des thèmes, gestion de son site Internet personnel, de ses réseaux sociaux, publications de vidéos, ou encore gestion des photographes.»
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Lanceur d'alerte à l'origine de la révélation de cette affaire, le député du Mouvement citoyens genevois (MCG) Daniel Sormanni n'entend pas en rester là. Invité, pour l'occasion, sur le plateau télé de la chaîne genevoise, il y a affirmé, le lundi 7 août: «Incontestablement, on est dans une échelle d'abus importante, qu’il convient de condamner et de révéler au public». Le politicien affirme également avoir signé une dénonciation pénale, et espère que le dossier arrivera «enfin» sur le bureau du Procureur général.