L’argent liquide dans les banques, c’est bientôt fini? C’est du moins ce qu’a annoncé la Raiffeisenbank im Hochtaunus, une institution basée en Hesse, dans centre de l’Allemagne. Cette année encore, les quatre succursales et tous les bancomats de celle-ci seront supprimés, rapporte le portail en ligne Biallo.de. Il ne restera plus qu’un seul centre de service central, qui n’acceptera plus les opérations en espèces.
«Ces derniers temps, nous n’avions plus que deux visiteurs par heure. Le nombre de retraits d’espèces était inférieur à dix par jour, toutes succursales confondues», rapporte Achim Brunner, président du directoire de la banque. Les clients de la Raiffeisenbank Hochtaunus devront désormais se tourner vers d’autres banques et leurs distributeurs automatiques pour retirer de l’argent. Une opération qu’ils pourront réaliser sans frais.
En voie de disparition
Jusqu’à présent, ce sont surtout les néobanques qui ont renié l’argent liquide en proposant des services bancaires sur smartphone uniquement. Le fait que ce soit justement une banque régionale coopérative qui mette fin au cash témoigne d’un bouleversement profond.
La Suisse n’est pas épargnée par cette évolution: le pays compte plus de 7000 bancomats. «Il y en a clairement trop», avançait déjà le patron de Six, Jos Dijsselhof, dans une interview au début de l’année. Il prédisait que la moitié des bancomats disparaîtraient au cours des cinq prochaines années.
Un talon d’Achille
Selon le prestataire de services financiers Six, la densité des bancomats helvétiques est supérieure à la moyenne. Depuis cinq ans, il observe toutefois «un recul continu du nombre de bancomats en Suisse».
Les retraits d’espèces depuis des distributeurs sont inférieurs à la moyenne sur notre territoire, et la tendance est à la baisse. L’argent liquide est de moins en moins à la mode. Selon l’étude sur les moyens de paiement réalisée cette année par Moneyland, seule 30% de la population suisse considèrent encore l’argent liquide comme indispensable. La pandémie a accéléré le déclin du cash.
Cette densité de bancomats dans notre pays est donc coûteuse, pour un nombre de clients toujours plus restreint. En outre, il représente le talon d’Achille des banques: chaque semaine, ou presque, un bancomat est dynamité par des braqueurs en Suisse.
Une initiative en faveur du cash
Les banques ne veulent pas pour autant renoncer complètement à l’argent liquide, comme l’indiquent, à la demande de Blick, les plus grands établissements financiers suisses. Ils annoncent à l’unisson que le nombre de bancomats est certes en baisse, mais qu’il ne tombera jamais à zéro. PostFinance est particulièrement ferme: elle est tenue par son mandat de service universel de continuer à proposer de l’argent liquide aux gens, qu’importe la progression de Twint, Apple Pay et autres. Et la crainte d’une pénurie d’énergie rappelle que le cash peut se révéler nécessaire dans certaines situations.
L’année dernière, l’initiative populaire «l’argent liquide, c’est la liberté» a été lancée par des citoyens inquiets. Elle avance qu’il faut inscrire dans la Constitution que «les pièces de monnaie et les billets de banque doivent toujours être disponibles en quantité suffisante». La collecte de signatures se poursuit jusqu’en février. Le Mouvement de liberté Suisse (MLS), qui avait déjà lancé l’initiative «Stop à la vaccination obligatoire», est à l’origine de ce texte.