Attaque frontale contre les ONG: le PLR veut durcir les règles de financement des organisations non gouvernementales. Certes, il est déjà interdit aux organisations qui reçoivent de l'argent de l'aide au développement d'utiliser ces fonds pour des campagnes politiques. Mais les radicaux doutent que les ONG s'y tiennent systématiquement.
Dans le cadre de la consultation sur la coopération internationale de la Confédération (CI) 2025-2028, le parti économique exige que les ONG soutenues par l'État présentent à l'avenir une comptabilité séparée: les recettes et les dépenses pour le financement des campagnes politiques doivent être présentées séparément – y compris les frais de personnel et d'infrastructure. Les heures de travail qu'un employé de bureau consacre à une campagne devraient donc à l'avenir être indiquées, tout comme l'équipement de bureau dont il a besoin pour cela.
Des autocollants qui passent mal
Le passage correspondant de la réponse à la consultation a été présenté à Blick. Elle émane de politiciens libéraux-radicaux des affaires étrangères au Palais fédéral. La direction du parti ne l'a pas encore approuvée. Le conseiller national Hans-Peter Portmann s'attend toutefois à ce que sa requête soit soutenue par le comité directeur du PLR – et par le Parlement.
Le fait que le PLR prenne à nouveau les ONG pour cible à ce moment précis ramène au scandale Campax. En août, l'organisation de campagne Campax avait poussé les radicaux à bout avec un autocollant «Fuck Nazis». Sur l'autocollant destiné aux boîtes aux lettres, on pouvait voir un petit mouton vêtu d'un tee-shirt «FCK NZS» qui bottait les logos de l'UDC et du PLR hors du pays. «Propagande politique méprisable», avait écrit le président du PLR Thierry Burkart sur X, anciennement Twitter.
Des rapports conflictuels avec la droite
Campax ne reçoit en principe pas de fonds publics. En 2022, l'organisation a néanmoins reçu 725'000 francs du Secrétariat d'État aux migrations (SEM) pour une action en Ukraine. Ce versement a rapidement été critiqué par les partis de droite. Hans-Peter Portmann avait critiqué le manque total de transparence des comptes de l'organisation, tandis que le conseiller national UDC Erich Hess a déposé auprès de la commission de gestion (CdG) un catalogue de questions sur l'utilisation des fonds publics par Campax.
Hans-Peter Portmann ne conteste pas que le scandale Campax ait été le déclencheur de l'attaque contre les ONG lors de la consultation de la CI. Mais les organisations non gouvernementales sont depuis longtemps une épine dans le pied de la droite bourgeoise. En particulier, l'engagement de plusieurs ONG contre la nouvelle loi sur la chasse et surtout en faveur de l'initiative pour des multinationales responsables (IMR) a suscité l'indignation jusqu'au centre de l'échiquier politique. La pression sur les œuvres d'entraide a augmenté en conséquence au cours des dernières années.
Le chef du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi a demandé après la votation sur l'IMR une interdiction générale de la politique pour les ONG soutenues par l'Etat. De nombreuses interventions ont été déposées au Parlement. La conseillère nationale du centre Elisabeth Schneider-Schneiter a demandé au Conseil fédéral, par le biais d'un postulat, un rapport sur toutes les activités des organisations financées par des fonds fédéraux. Le rapport devrait être disponible dans les prochains jours.
Le ministre des Affaires étrangères PLR Ignazio Cassis a aussi oeuvré dans ce sens: depuis 2021, il est interdit aux ONG d'utiliser les fonds prévus pour le travail de développement à l'étranger pour des campagnes politiques, mais aussi pour un travail d'information et de formation en Suisse. Aujourd'hui, son collègue de parti, Hans-Peter Portmann, veut encore serrer la vis.