Enlevé, torturé et violé
Un requérant d'asile indépendantiste tamoul réclame 150'000 francs à la Suisse

La suspension des renvois vers le Sri Lanka et 150'000 francs de réparation morale: voilà ce que demande un ancien combattant des Tigres Tamouls. La RTS a dévoilé lundi la plainte de l'ex-demandeur d'asile, qui accuse la Confédération de violation des droits humains.
Publié: 11.03.2025 à 18:27 heures
Des Tamouls vivant en Suisse manifestent devant l'ONU à Genève, en 2016, contre les actions du gouvernement du Sri Lanka.
Photo: Keystone
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Léo MichoudJournaliste Blick

Expulsé par la Suisse au Sri Lanka, S.* s'est fait enlever, torturer et violer. Cet ancien combattant des Tigres Tamouls, la résistance armée de la minorité ethnique de l'île au large de l'Inde, se retourne contre la Confédération et demande réparation morale, révèle la RTS ce lundi 10 mars. 

Aujourd'hui quadragénaire et père de famille en Angleterre, où sa demande d'asile a été acceptée, il a porté plainte par courrier. Avec l'appui d'une ONG anglaise et d'un bureau d'avocats genevois, il réclame 150'000 francs ainsi que l'arrêt des refoulements vers le Sri Lanka.

Des risques pas pris en compte?

La Confédération n'a, selon lui, pas pris au sérieux les menaces qui pesaient sur lui lors de son renvoi en 2022. Les services du Secrétariat d'Etat aux Migrations (SEM) ne l'aurait pas cru, jugeant que la situation au Sri Lanka s'était améliorée. Selon le SEM, qui dit évaluer ses renvois au cas par cas, «l'exécution des renvois vers le Sri Lanka est en principe licite et raisonnablement exigible», relate la RTS.

De retour dans son pays, il subit des sévices physiques et sexuels. Des agents du gouvernement sri-lankais l'accusent d'avoir voulu faire revivre la résistance tamoule en Suisse. Sa famille finit par payer une rançon et le libère, à la suite de quoi il prend la fuite direction l'Angleterre.

*Nom anonymisé 

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