Peut-on demander des sous à ses électeurs tout en affichant, sur les réseaux sociaux, les signes d’une vie menée grand train — Lamborghini, golf, galerie d’art et costumes sur mesure? Absolument, estime le candidat au Conseil national Éric Bonjour.
Ce poulain de l’Union démocratique du centre (UDC) vaudoise mêle posts privés et publics sur sa page Facebook. Un patchwork qui peut intriguer lorsqu’un jour, il demande des dons pour imprimer affiches et flyers pour sa campagne, et un autre, publie la photo d’une sculpture représentant une boîte de caviar Chanel. D’autant plus quand on fait partie de l’autoproclamé parti du peuple.
Pas de Lamborghini
Le prétendant à la Chambre basse ne voit pas de problème dans cet éclectisme. «Je pense que mes soutiens sont suffisamment intelligents pour faire la part des choses entre me donner 20 ou 50 francs pour me soutenir et me voir dans des événements publics où tout le monde peut se rendre, comme cette exposition au Château de Coppet où étaient présentées de belles voitures», lance ce lundi l’ancien député au Grand Conseil, lors d’un appel téléphonique avec Blick.
Le coup de fil se poursuit avec celui qui avait la réputation d’être un jeune loup blochérien au début des années 2000. Cet habitant de Bourg-en-Lavaux, qui s’était gouré de date dans une série de posters en vue des élections du 22 octobre, tient à mettre les choses au clair: «Si vous voulez le savoir, je n’ai pas de Lamborghini, mais j’apprécie un bel objet, de même qu’un beau tableau.»
Éric Bonjour, qui a été vice-président de l’UDC cantonale et a fait un aller-retour entre le parti conservateur et le PLR en 2013, appelle donc aux dons sans cas de conscience. Sa campagne ayant «tellement bien commencé», il est «déjà à court» de supports publicitaires papier.
Cependant, il n’a pas épuisé tout son budget de campagne — il s’agirait plutôt d’un acte de prudence, afin d’éviter d’arriver au bout de la tirelire. «Je suis très actif, à trois semaines des élections, je n’ai plus de flyers à distribuer ni de posters à coller. Je dois faire un appel de dons pour ne pas dépasser mon enveloppe budgétaire, fournie par moi-même.» Pour l'instant, 1000 francs sont arrivés sur le compte de campagne depuis l'appel aux dons.
Réussir sans aide
Quant aux vernissages glamours et aux statues de caviar estampillé Chanel, ils relèvent de la vie privée d’Éric Bonjour, en couple avec une artiste. S’il aide sa compagne, notamment à monter un atelier d'art, ce dirigeant d’une société de conseils économiques dit le faire en tant qu’entrepreneur. «Dans mon réseau, des gens ont réussi, car ils s’en sont donnés les moyens. Je suis pour la méritocratie et la Suisse romande doit féliciter les entrepreneurs qui sont là où ils sont sans l’aide de personne.»