Dans le canton de Berne, l'automne sera marqué par un jeu de chaises musicales. Quatre des vingt-quatre conseillères et conseillers nationaux bernois ont décidé de jeter l'éponge. La conseillère nationale libérale-radicale Christa Markwalder quitte la politique après 20 ans de mandats, tandis qu'à l'UDC, Andrea Geissbühler, Andreas Aebi et Erich von Siebenthal ne se représentent pas.
Mais ça n'est qu'une partie du suspense. D'autres élus — en particulier des élues — sont en effet menacés d'être écartés. Les Vert-e-s doivent s'attendre à perdre des plumes. Il y a quatre ans, les écologistes avaient obtenu quatre sièges au Conseil national lors d'élections marquées par le climat. Aujourd'hui, comme en attestent les sondages, un vent plus faible gonfle leurs voiles. Le siège de Christine Badertscher, qui ne s'est pas fait que des amis dans son propre camp lorsqu'elle a rejeté l'initiative sur l'eau potable, semble particulièrement fragile.
Les femmes du PS se sentent menacées
Les femmes du Parti socialiste (PS) sont également très inquiètes. Leur crainte? Les hommes de leur propre parti. Il y a quatre ans, les deux syndicalistes Corrado Pardini et Adrian Wüthrich avaient mordu la poussière au profit de candidates féminines. Aujourd'hui, les hommes du PS tentent de regagner un siège, avec Ueli Schmezer, l'ancien présentateur de «Kassensturz» (l'équivalent alémanique de l'émission de la RTS ABE). Par ailleurs, la candidature au Conseil fédéral du conseiller national socialiste Matthias Aebischer attire une nouvelle fois l'attention sur les hommes.
Conséquence: la féministe la plus connue de Suisse, Tamara Funiciello, 33 ans, doit trembler pour son siège au Parlement.
La Vert'libérale Melanie Mettler doit, elle aussi, se faire du souci. Son parti est en effet menacé par l'envolée du Centre. Ainsi, Melanie Mettler pourrait être coiffée au poteau par Reto Nause, le directeur de la sécurité bernois.
Stöckli quitte les États
La course au Conseil des États promet également d'être passionnante: le siège du sénateur Hans Stöckli se libère et la ruée vers celui-ci est colossales. Dix-sept (!) candidates et candidats ont fait part de leur intérêt. Le PS veut défendre son siège avec la conseillère nationale Flavia Wasserfallen. Mais elle aussi doit craindre une candidature masculine, celle de Bernhard Pulver, candidat des Vert-e-s. Un véritable choc entre deux poids lourds politiques.
En tant qu'ancien conseiller d'Etat, Bernhard Pulver a toujours obtenu des voix jusqu'au centre de l'échiquier politique. Toutefois, en tant que président du conseil d'administration de l'Hôpital de l'Île, il a récemment décidé de fermer un hôpital à la campagne et un autre à Berne. Cette décision n'a pas été bien accueillie dans les régions rurales. Sa campagne électorale a par ailleurs été plutôt tiède, contrairement à celle — hyperactive — de Flavia Wasserfallen.
Un deuxième tour de scrutin
La course au Conseil des États ne sera probablement pas décidée avant le 19 novembre, date du deuxième tour. Même le conseiller aux États UDC sortant Werner Salzmann devrait avoir du mal à obtenir les voix nécessaires pour passer l'épaule au premier tour. Le deuxième tour ne devrait cependant pas être un obstacle pour ce spécialiste de la politique de sécurité et ancien candidat au Conseil fédéral.