Prier Dieu et pizzas gratuites
Les revendications farfelues des candidats marginaux aux élections fédérales

Suppression des caisses d'assurance maladie ou du port obligatoire de la ceinture de sécurité, pizzas et bières gratuites: c'est avec ce type de revendications que les partis marginaux veulent entrer au Parlement cet automne.
Publié: 23.08.2023 à 09:09 heures
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Dernière mise à jour: 23.08.2023 à 11:02 heures
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Bien plus de 5000 candidates et candidats veulent être élus au Conseil national ou au Conseil des Etats en octobre, un nouveau record.
Photo: Keystone
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Sophie Reinhardt, Daniel Ballmer et Lea Hartmann

Les 246 sièges du Conseil national et du Conseil des Etats sont très convoités. Plus de 5000 candidats devraient se lancer dans la course, un nouveau record.

La plupart d'entre eux sont inscrits dans des partis établis. Mais parmi les candidats, on retrouve aussi de nombreux électrons libres. Des marginaux qui cherchent avant tout à attirer l'attention avec des listes de plaisanterie parfois amusantes. Mais leurs chances de réussite sont minimes.

Le parti de la musique

Le divertissement serait au moins assuré. Le parti musical argovien veut renforcer la musique au quotidien et agir politiquement en ce sens. «Le mouvement et la joie de vivre sont nos thèmes», affirme le parti pour se faire connaître.

Pour l'instant, le chansonnier et journaliste-reporter Stephan Zurfluh est le seul candidat. Et il semble avoir un programme de parti plutôt simple. «Je veux une pizza et dix bières – s'il vous plaît, s'il vous plaît, accordez-les moi», chante-t-il. Un homme du peuple, en somme.

Un C plus chrétien

Lors de sa fusion avec le Parti bourgeois-démocratique, le Parti démocrate-chrétien (PDC) a abandonné son C parce qu'il aurait rebuté de nombreuses personnes. Mais cela ne devrait pas arriver au candidat unique de Christ-und-politik.ch. Il écrit sur sa page d'accueil ce qu'il pense du nouveau parti centriste: «Si nous nous détournons de Dieu, il n'a aucun problème avec cela… mais nous en aurons tôt ou tard le retour de flamme.» On peut toutefois douter que prier suffise pour obtenir un siège au Conseil national de Bâle-Campagne.

PARAT - Parti pour une politique rationnelle

Le parti zougois «PARAT - Partei für Rationale Politik» (en français: Parti pour une politique rationnelle) ne semble pas s'être fixé beaucoup d'objectifs pour une élection au Conseil national: «Nous sommes d'avis que le travail n'est pas quelque chose de fondamentalement positif et que le maintien des emplois n'est donc pas un objectif», peut-on lire dans le programme du parti.

Ils sont plutôt favorables à un revenu de base inconditionnel. En outre, le parti est contre la vidéosurveillance dans les lieux publics et pour la suppression des caisses d'assurance maladie. L'État devrait plutôt prendre en charge l'ensemble des soins de santé. Cela semble pour le moins cohérent.

JUTZIPhilipp.com

C'est un parti unipersonnel qui souhaite mettre les gaz dans la Berne fédérale, au sens propre du terme. Pour cela, le prix de l'essence doit descendre à un franc. Au maximum! Les surtaxes sur les carburants ou les taxes sur le CO2 sont de toute façon le diable pour Philipp Jutzi.

Le Bernois ne croit pas au changement climatique, mais plutôt à la liberté de circulation pour les citoyens. C'est pourquoi il faut supprimer l'obligation du port de la ceinture et du casque! Les contrôles de conduite pour les seniors doivent également être supprimés. La responsabilité individuelle est une priorité. Parallèlement, Philipp Jutzi plaide pour la libéralisation complète du cannabis.

Los Normalos

Qu'est-ce qui est normal? C'est la question que doit se poser celui qui donne sa voix aux «Normalos», qui présentent une liste dans le canton de Berne.

Leur slogan: «Enfin une politique normale!» Pour les trois entrepreneurs qui figurent sur la liste, il s'agit de répondre davantage aux demandes des citoyens, d'instaurer plus de transparence et de mettre un terme au lobbying. Le fait qu'ils n'aient aucune expérience politique est considéré comme un atout par Los Normalos.

Les ouvrières en colère

A Genève, huit ouvrières en colère sont prêtes à mettre à disposition leur travail au Conseil national. C'est en tout cas ce qu'indique le nom de leur liste «travailleuses en colère». Elles visent apparemment le siège de la conseillère nationale genevoise Stefania Prezioso.

Selon le classement de la «NZZ», personne n'était aussi à gauche que la politicienne dans la Chambre haute de la Berne fédérale en 2020. Aujourd'hui, elle ne se représente pas, et la gauche genevoise, divisée, ne sait pas qui doit lui succéder. L'Union Populaire, à laquelle appartiennent les femmes en colère, s'engage pour des crèches gratuites, des abonnements de transports publics bon marché et des loyers abordables.

Moins, c'est plus

Bernhard Schmidt, directeur d'une école privée de Dietikon (ZH), n'aurait pas pu trouver un nom plus approprié pour sa liste: il est le seul à se présenter sous la bannière «Weniger ist mehr» (en français: Moins c'est plus), alors que le canton a droit à 36 sièges et que Bernhard Schmidt aurait pu inscrire 36 noms sur sa liste.

Mais comme moins c'est plus, cela lui suffit sans doute. Fait intéressant: le Zurichois devait apporter 400 signatures de soutien pour être admis à l'élection. Il y est visiblement parvenu. Moins, c'est plus est également le credo politique de l'homme: «La croissance illimitée n'est plus la solution, mais le problème», écrit-il sur son site Internet. Au lieu de la mentalité actuelle «après moi le déluge», il faut «repenser à long terme». Avec moins de candidats par exemple?

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