Outch. Ce sont des captures d'écran embarrassantes pour la véritable héroïne des dernières élections communales valaisannes de ce dimanche 13 octobre. Posons brièvement le décor: l'Union démocratique du centre (UDC) est entrée dans les Exécutifs de deux villes supplémentaires: Sierre et Martigny.
Dans cette dernière ville, la formation conservatrice doit cette première à Marie-Bertrande Duay. La médiatique avocate-stagiaire de 28 ans, connue pour vouloir restreindre le droit à l'avortement, a créé l'exploit en chipant le siège du Centre.
La fête succédant à cette victoire historique est encore dans toutes les têtes. Mais des screenshots parvenus à Blick montrant un tout autre visage de la présidente des femmes UDC Romandes pourrait bien la gâcher.
Insulter l'UDC
Selon le premier document en notre possession daté de 2011, Marie-Bertrande Duay s'étranglait sur Facebook: «Oh mais Fuck l'UDC!» Elle ajoutait en commentaire à sa propre publication: «L'UDC est immoral (sic), débile et sans valeur humaine.»
Plus récemment, en juin 2018, la désormais collègue de parti du conseiller national Jean-Luc Addor réagissait à l'une des prises de positon du Saviésan, toujours sur le réseau social de Zuckerberg. L'avocat pestait après que sa motion demandant l'interdiction du voile à l'armée a été refusée.
Celle qui siégera bientôt au Conseil municipal de Martigny lançait: «Je suis sidérée. Sidérée que des gens réagissent aussi pitoyablement à une femme voilée. Cette personne est tout d'abord une femme qui a choisis (sic) de faire l'armée pour défendre son pays. [...] Mais merde! Il faut la soutenir, une femme qui fait l'armée, c'est pas facile! Elle a plus de 'couilles' si je puis dire que la plupart des acéphales qui osent la critiquer.»
La juriste se défend
Nous avons confronté Marie-Bertrande Duay à ces deux images. Au bout du fil, l'élue estime d'abord — dans un éclat de rire — «qu'il n'y a pas de quoi faire un article». Nous insistions. Elle consent finalement à s'expliquer.
Elle amorce: «Concernant la première publication, il sied de souligner que j’avais 14 ans. Et oui, à cet âge, on ne comprend pas toutes les choses qui sont relatives à la politique. Dans l’imaginaire collectif, colporté par de nombreux médias tels que le Blick, l’UDC est vendu comme un parti raciste et xénophobe. Partant, lorsque j’avais 14 ans, je n’avais pas la présence d’esprit nécessaire pour vraiment comprendre quelle était la réelle position de l’UDC et me fondait bêtement dans l’imaginaire collectif.»
Les années passant, la juriste dit avoir réussi à penser par elle-même: «J’ai développé un esprit critique et je me suis renseignée concrètement sur les propositions de l’UDC sans me fier bêtement à ce que des médias orientés prétendaient. J’ai compris que l’UDC n’avait absolument rien contre les personnes étrangères et qu’au contraire, qu’à l’UDC, nous sommes favorables aux personnes qui s’intègrent. Nous voulons privilégier notre propre population par rapport aux autres, ce qui est totalement logique.»
Qui est l'acéphale sans couille?
Passons à la seconde capture d'écran. A-t-elle toujours le même avis qu'en 2018? Et surtout, traite-t-elle Jean-Luc Addor «d'acéphale sans couille» comme son texte pourrait le faire comprendre?
Marie-Bertrande Duay se prononce immédiatement sur le fond: «Mon point de vue a complètement changé, appuie-t-elle. En effet, j’étais jeune, je venais d’effectuer mon armée en tant que seule femme de mon école d’infanterie, et sous le coup de l’émotionnel, je n’ai pas apprécié que l’on s’en prenne à une femme sous prétexte qu’elle porte un voile à l’armée. J’aurais préféré qu’on la félicite. Aujourd’hui, mon point de vue a changé, l’uniforme est le pilier de base de l’armée et nos différences physiques disparaissent pour laisser place au collectif.»
Quid de Jean-Luc Addor? Est-il un «acéphale sans couille», oui ou non? «Contrairement à ce que prétend le Blick, je n’insulte pas Jean-Luc Addor, rétorque-t-elle. J’emploie des termes mauvais que je regrette, certes, mais qui ne sont pas visés personnellement contre quelqu’un. D’ailleurs, Jean-Luc Addor a récemment proposé au Parlement des mesures afin qu’il y ait plus de femmes à l’armée et je l’en remercie.»