Désavoué par les actionnaires
Le fondateur de Logitech est-il en train de perdre son joyau?

Depuis 2022, le co-fondateur de Logitech, Daniel Borel tente de scier le fauteuil de Wendy Becker, la présidente du Conseil d'administration, qu'il juge incompétente. Mais mercredi après-midi, lors de l'Assemblée générale, l'ingénieur de 74 ans a été désavoué.
Publié: 04.09.2024 à 20:01 heures
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Dernière mise à jour: 04.09.2024 à 21:20 heures
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Wendy Becker, présidente du Conseil d'administration de Logitech, quittera l'entreprise l'année prochaine.
Photo: Darrin Vanselow
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Michael Hotz et Robin Wegmüller

La décision est tombée mercredi après-midi. La présidente du Conseil d'administration de Logitech, Wendy Becker a remporté avec fracas l'une des manches les plus importantes du combat qui l'oppose à Daniel Borel, co-fondateur du géant suisse de la tech.

Ce mercredi, les investisseurs avaient les yeux rivés sur les bords du Léman et plus particulièrement sur le siège du Logitech, près de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Car c'est là que s'est déroulée la grande épreuve de force entre les deux poids lourds de Logitech, lors de l'Assemblée générale (AG) de cette année. Résultat des courses: Wendy Becker a été élue triomphalement à la présidence du Conseil d'administration par près de 86% des actionnaires lors de l'AG de mercredi.

Pour Daniel Borel, Wendy Becker n'est pas assez compétente

La raison de cette querelle qui couve depuis le milieu de l'année 2022: Daniel Borel estime que Wendy Becker n'est pas apte à exercer de si hautes responsabilités au sein de la boîte. Le Neuchâtelois reproche à cette Américaine d'origine – qui possède aussi les nationalités britannique et italienne – de manquer de leadership, de ne pas comprendre l'ADN de Logitech et d'être trop peu présente. Raison pour laquelle il souhaiterait se débarrasser d'elle le plus rapidement possible.

Wendy Becker, seule femme à la tête d'un groupe du SMI, a d'ores et déjà annoncé qu'elle s'en irait après l'AG de l'année prochaine. Trop long pour Daniel Borel, qui a donc cherché à la destituer cette année déjà. Pour ce faire, il a lancé son propre candidat, le manager américain Guy Gecht, dans la course à la présidence du Conseil d'administration.

Mais mercredi lors de l'Assemblée générale, les actionnaires ont désavoué cette stratégie en n'octroyant que 14% des voix à Guy Gecht, lequel s'est retiré de la course de sa propre initiative peu avant le second tour: «Je n'accepterai pas mon élection si je suis élu», a-t-il ainsi déclaré devant les actionnaires réunis à Lausanne.

Daniel Borel a également été battu sur un autre point: Hanneke Faber, directrice du groupe, a été élue au Conseil d'administration, contre l'avis du Neuchâtelois.

Victoire d'étape de Daniel Borel devant le tribunal

Cela faisait plusieurs mois que Daniel Borel – qui détient 1,5 pour cent de Logitech – couvrait le Conseil d'administration de lettres dans lesquelles il critiquait l'organe de surveillance et en particulier la présidente. Le co-fondateur du géant suisse de la tech n'est toutefois pas parvenu à se mettre le conseil d'administration dans la poche. Ce dernier a ainsi recommandé de rejeter la proposition de Daniel Borel de conduire Guy Gecht à la présidence.

Peu avant l'AG, l'action Logitech était au plus bas. Le titre du fabricant suisse de souris d'ordinateur était dans le rouge mercredi matin, comme la plupart des titres du SMI. Mais cela fait longtemps que l'action Logitech est à la traine. Depuis le début de l'année, elle a perdu environ 5% dans un contexte de marché pourtant positif. Et par rapport à son record de début juin 2021, l'entreprise a perdu plus d'un tiers de sa valeur.

Les nouveaux résultats des élections n'ont eux pas du tout été bien accueillis par les investisseurs. L'action Logitech a ainsi fortement accentué ses pertes après l'élection de Becker. À 15h45, elle s'établissait à 72,34 francs, en baisse de 5,2%.

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