Alain Berset, entre regrets et fiertés
«Je n'aurais jamais imaginé qu'il soit possible de supporter autant de violence»

Le président de la Confédération, Alain Berset, a annoncé ce mercredi son départ du Conseil fédéral à la fin de l'année. L'occasion pour le Fribourgeois d'évoquer ses fiertés et ses regrets après 12 ans à Berne.
Publié: 21.06.2023 à 13:46 heures
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Dernière mise à jour: 21.06.2023 à 14:31 heures
Alain Berset, lors de sa conférence de presse de ce mercredi 20 juin.
Photo: Keystone
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

C’est la nouvelle inattendue du jour: Alain Berset quittera le Conseil fédéral à la fin de l’année. Malgré la gravité du moment et les affaires qui ont émaillé l’image du président de la Confédération ces derniers mois, celui qui est à Berne depuis 12 ans n’a pas perdu son sens de l’humour.

Interrogé ce mercredi 20 juin en conférence de presse sur la direction qu’il comptait désormais donner à sa vie, le Fribourgeois a fait une jolie pirouette. «Quelqu’un m’a dit que c’était la journée du yoga, rétorque-t-il au journaliste qui l’interroge. Peut-être qu’il faut commencer le yoga.»

Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée. Au moment d’évoquer ses succès et ses regrets, le socialiste est abondamment revenu sur le Covid-19. Le tout, en anaphore: «Je n’aurais jamais imaginé qu’une pandémie nous tomberait dessus. Je n’aurais jamais imaginé que cela soit aussi brutal. Je n’aurais jamais imaginé qu’il soit possible de travailler autant. Je n’aurais jamais imaginé qu’il soit possible de supporter autant de violence. C’est difficile de travailler dans ces conditions.»

Celui qui fut le plus jeune sénateur du pays il y a 20 ans ne garde toutefois pas que du négatif de cette période compliquée. «Gérer une situation de crise réelle, concrète, directe qui concerne tout le monde, c’est un élément qui marque, glisse-t-il. Heureusement, j’avais la chance d’avoir une certaine expérience — huit ans au Conseil fédéral — pour supporter ce choc.»

Un engagement «total»

Toujours au chapitre de ses fiertés, le jeune quinquagénaire a aussi évoqué les 29 votations qu’il a traversées. «Elles ont comporté de nombreux dialogues et discussions avec la population et les milieux concernés, c’est très institutionnel, mais les institutions sont très importantes», insiste-t-il.

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Concernant ses regrets, l’élu s’est montré plus pudique. «On croit savoir à quoi on s’engage quand on entre au Conseil fédéral, sourit-il. Il y a de très beaux moments qui sont passionnants. Mais il y en a aussi des très durs. Cette fonction exige un engagement total. Ce qui signifie qu’on doit forcément renoncer à d’autres choses.»

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