Alain Berset, le président en exercice de la Confédération, va s'en aller. Il quittera son poste à la fin de l'année. Il s'adresse aux médias ce mercredi depuis 12h30, après la séance du Conseil fédéral. Il a informé aujourd'hui les présidents du Parlement et le Conseil fédéral de son départ pour la fin de la législature.
Le ministre de la Santé revient sur la votation Covid qu'il a remportée dimanche. C'est le bon moment pour arrêter, a-t-il déclaré. Il a évoqué son long mandat: «J'ai toujours essayé de tout donner.» Les dernières années de Covid ont été intenses, pour lui et son équipe, ainsi que pour sa famille. «Je n'aurais jamais imaginé travailler autant, avec toutes nos équipes.»
Alain Berset explique qu'il ne s'agit pas d'une démission, mais d'une annonce qu'il ne se représentera pas. Aller jusqu'à la fin de la législature est important pour lui. Il affirme qu'il n'y a pas eu de pression de son parti pour ne pas se représenter maintenant.
Une annonce surprise
Cette annonce est une surprise. Début juin encore, le magistrat socialiste et président de la Confédération en exercice avait sous-entendu au Swiss Economic Forum qu'il souhaitait se représenter aux élections fédérales de décembre prochain.
«Il y a encore tellement de choses à faire», avait répondu Alain Berset à la question de savoir pourquoi il se présenterait à une réélection en décembre. «J'ai de très gros dossiers sur la table et je veux les mener à bien», expliquait-il, il y a deux semaines encore. En décembre, il ne se représentera finalement pas pour un nouveau mandat.
Des réussites pendant ses mandats
Politique sociale, sanitaire et culturelle: le président de la Confédération Alain Berset a rappelé l'étendue de son département. Il s'est félicité des avancées dans plusieurs domaines. «Si on veut vraiment faire bouger les choses, il faut prendre le temps de les réaliser.»
Dressant un rapide aperçu, le Fribourgeois a cité la maîtrise des coûts de la santé. Le sujet fait l'objet de discussions depuis des années. «Il n'y a pas eu d'augmentation de la franchise minimale», a-t-il illustré. Et de citer encore le financement des médicaments ou le don d'organes qui a «connu une évolution très importante ces dernières années».
Dans le domaine social, il s'est félicité pour la réforme de l'AVS, qui prévoit le redressement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. «Une première réforme depuis presque 30 ans.» Le ministre a aussi rappelé des développements dans le domaine de l'assurance-invalidité, des prestations complémentaires ou des proches aidants. Dans la culture, il s'est félicité pour l'accès à la musique pour les jeunes ou d'avancements dans le domaine de la culture du bâti.
Mais tout n'a pas été une réussite: Alain Berset fait notamment référence à la votation perdue sur le financement additionnel de l'AVS en 2017. Rétrospectivement, il aurait également abordé la question du dossier des patients différemment. «Mais là, on est toujours plus intelligent après coup.»
Sous le feu des critiques
Ces derniers mois, le chef du Département de l'intérieur (DFI) s'est retrouvé à plusieurs reprises sous le feu des critiques. En mars, il a déclaré dans une interview accordée à un journal à propos du débat sur l'exportation de matériel de guerre suisse qu'il percevait une «frénésie» guerrière dans «certains cercles». Cette déclaration lui a valu une pluie de reproches.
En janvier de cette année, les Suisses ont appris que des informations confidentielles sur les mesures Covid avaient été rendues publiques par le département d'Alain Berset. Les indiscrétions sont connues sous le nom de «Corona Leaks». Des critiques se sont élevées au Parlement contre le Conseil fédéral. L'ancien conseiller aux États socialiste fribourgeois avait été élu au Conseil fédéral en décembre 2011.
La troisième votation sur la loi Covid, le week-end dernier, a été un élément clé pour le décider à annoncer son départ. Le Fribourgeois voulait terminer sur une «bonne note».