200’000 francs: c’est la somme qu’Ulrich Giezendanner, ancien conseiller national UDC, aurait perdue à cause de la débâcle de Credit Suisse. Il témoigne dans l’émission «Talk Täglich» de cette expérience désagréable.
Il n’est pas le seul à avoir perdu gros: le retraité Bruno G.* est aussi désemparé. Il a dû faire une croix sur près de 50’000 francs. «C’est une sacrée merde», s’énervait-il auprès de Blick.
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«Bien sûr que c’est de ma faute»
En novembre, lorsque le cours de l’action de Credit Suisse a chuté inexorablement, Ulrich Giezendanner a vendu pratiquement toutes ses actions. Mais lors de l’accord avec les Saoudiens, il a repris espoir et a acquis 100’000 nouvelles actions, au prix unitaire de 2,52 francs.
«Bien sûr que c’est de ma faute», analyse l’ancien politicien avec du recul. Posséder des actions comporte des risques. «Mais si la Finma et Karin Keller-Sutter avaient joué leur rôle comme il le faut, les actionnaires de Credit Suisse n’auraient rien perdu», prédit-il. Il reproche également au patron de la Banque nationale Thomas Jordan de ne pas être un bon homme d’affaire: «Sinon, il n’aurait pas vendu Credit Suisse à si bon marché.»
Malgré toutes ses critiques à l’encontre des autorités, les véritables responsables se trouvent au sein de la banque, selon lui. «Monsieur Rohner est un prédateur», a-t-il assené pendant le talk show. Selon lui, Urs Rohner, ancien membre et président du conseil d’administration, et ses successeurs, ainsi que les CEO de Credit Suisse sont les principaux coupables de la débâcle. Il les qualifie d'«escrocs et de voleurs».
Critique envers Ueli Maurer
L’ancien UDC s’interroge sur le fait que la sonnette d’alarme n’ait été tirée que le 17 mars. «Le Conseil fédéral aurait dû le savoir au plus tard depuis janvier», affirme Ulrich Giezendanner. Il n’hésite pas à pointer du doigt un collègue de parti, l’ancien conseiller fédéral UDC Ueli Maurer: «Lui aussi aurait dû en être informé.»
Le fait que l’ancien ministre des Finances ait déclaré à la fin de l’année à la SRF qu’il fallait tout simplement laisser Credit Suisse et l’UBS faire leurs affaires dans leur coin pendant un an ou deux a déjà été largement critiqué depuis le sauvetage en urgence de la banque.