Contre la 13e rente AVS
Adolf Ogi et Doris Leuthard écrivent à des centaines de milliers de retraités

Trois anciens conseillers fédéraux bourgeois s'immiscent dans le débat sur la 13e rente AVS. Ils souhaitent convaincre les retraités de voter contre le projet des syndicats.
Publié: 07.02.2024 à 16:37 heures
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Les anciens conseillers fédéraux Doris Leuthard et Adolf Ogi s'immiscent dans la campagne sur la 13e rente AVS. (Photo d'archives)
Photo: Screenshot Blick TV

Marianne S.*, lectrice de Blick, est mécontente. Il y a quelques jours, cette retraitée a reçu une lettre signée par les anciens conseillers fédéraux Adolf Ogi, Doris Leuthard et Johann Schneider-Ammann. Le courrier a été directement envoyé à l'adresse de la senior.

Dans cette missive, les trois anciens membres du gouvernement demandent à Marianne S.* de voter non à l'initiative sur la 13e rente AVS, car celle-ci serait «dangereuse». L'intéressée porterait ainsi «la responsabilité de la sécurité de l'AVS». Les ex-magistrats sont également convaincus qu'une acceptation de l'initiative syndicale entraînerait une hausse de la TVA. «Cela augmenterait le coût de la vie pour tous, y compris pour les retraités», préviennent-ils encore.

Des adresses des retraités achetées

«Comment savent-ils que je suis retraitée?», s'étonne la senior. Il n'y a rien d'extraordinaire à ce que des comités politiques distribuent des lettres au plus grand nombre possible de ménages. Ce qui est exceptionnel, c'est que d'anciens conseillers fédéraux à la retraite s'expriment de manière aussi engagée.

Le comité du non à la 13e AVS a aussi dû mettre la main à la poche pour obtenir les adresses des retraités. Celles-ci proviennent de la base de données d'une entreprise de marketing, explique la porte-parole de l'UDC Andrea Sommer au journal alémanique «20 Minuten». Il est ainsi possible d'atteindre «plusieurs centaines de milliers» de personnes ayant atteint l'âge de la retraite.

«Servir et disparaître», c'est du passé

Marianne S.* n'apprécie pas non plus l'engagement des anciens conseillers fédéraux. «Je suis déçue qu'ils s'impliquent encore autant dans la politique.» Jusqu'à peu, la devise «servir et disparaître» était la règle pour les conseillers fédéraux, poursuit-elle. La retraitée est particulièrement agacée par le fait que les anciens magistrats ne prennent pas au sérieux ses soucis financiers.

Après leur démission, les membres du gouvernement continuent de percevoir la moitié de leur salaire annuel d'antan, soit près de 230'000 francs à l'heure actuelle. Les anciens membres du Gouvernement ne touchent cette rente que s'ils n'exercent pas d'autre activité lucrative après leur démission. Un revenu qui a de quoi faire rêver beaucoup de seniors. 

*Nom modifié

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