Une trentaine d'initiatives depuis 1948
Les Suisses ne disent jamais «oui» aux initiatives sur l'AVS

Depuis l'introduction de l'assurance vieillesse en 1948 , jamais une initiative populaire n'a passé le cap de urnes. L'initiative sur la 13e rente AVS, marquera-t-elle un changement dans l'histoire?
Publié: 04.02.2024 à 10:24 heures
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Dernière mise à jour: 04.02.2024 à 14:41 heures
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L'AVS est une des assurances sociales les plus importantes. «Il s'agit d'argent, de redistribution, d'émotions et de tentatives de régulation politique», indique le politologue Georg Lutz de l'Université de Lausanne, dans un entretien à Keystone-ATS.
Photo: keystone-sda.ch

Jamais une initiative populaire sur l'AVS n'a passé le cap des urnes. Pour la gauche, il s'agit pourtant d'un thème fondamental.

L'AVS est une des assurances sociales les plus importantes. «Il s'agit d'argent, de redistribution, d'émotions et de tentatives de régulation politique», indique le politologue Georg Lutz de l'Université de Lausanne, dans un entretien à Keystone-ATS. L'AVS est un thème central pour la gauche. Sur ce sujet, elle peut espérer mobiliser au-delà de son camp, poursuit Georg Lutz.

Depuis l'introduction de l'assurance en 1948, une trentaine d'initiatives sur le sujet ont été lancées, dont pas loin de la moitié depuis le début du XXIe siècle. Beaucoup ont échoué à récolter les 100'000 signatures nécessaires, certaines ont été retirées en faveur d'un contre-projet.

Jusqu'ici, aucune n'a été acceptée par le peuple et les cantons. La dernière en date ayant abouti, «AVSplus» du syndicat Unia, réclamait une hausse des rentes de 10%, soit un peu plus que ce que prévoit l'initiative sur la 13e rente (+8,3%). Elle a été rejetée en 2016.

Les arguments des opposants étaient plus ou moins les mêmes qu'aujourd'hui. Les personnes ayant voté «non» ont majoritairement estimé qu'augmenter la rente de tout le monde ne servirait pas à ceux qui en ont vraiment besoin. Le financement du projet posait également problème.

Perte de confiance

Le contexte a toutefois un peu changé. Les opposants ne peuvent cette fois pas simplement se reposer sur l'argument qui consiste à dire qu'une 13e rente AVS nuirait à l'économie, estime le politologue. On constate une perte de confiance généralisée, à la suite de la crise financière et plus récemment de la faillite de Credit Suisse. Le «oui» à l'initiative contre les rémunérations abusives en 2013 en était un premier signe.

Les organisations économiques voient leur influence s'éroder, comme on l'a aussi vu avec le refus du peuple d'abolir partiellement le droit de timbre des entreprises. La gauche avait lancé un référendum contre cette réforme voulue par la droite.

Un «oui» à la 13e rente serait toutefois surprenant, selon Georg Lutz. Cela signifierait que «pour beaucoup de gens, l'AVS représente une protection importante durant la vieillesse, et que la perte du pouvoir d'achat est tangible pour les bas revenus». 

(ATS)

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