Parmi le personnel de cabine de la compagnie aérienne Swiss, deux tiers (65%) des participants ont rejeté la convention collective de travail (CCT), a indiqué lundi le syndicat Kapers dans un communiqué. Le texte, négocié jusqu'en décembre dernier, devait entrer en vigueur le 1er mars prochain.
Près de 90% des quelque 2300 membres du syndicat, qui travaillent à Zurich et à Genève, ont participé au vote électronique, lors d'une «campagne assez rude». C'est la preuve de la grande importance de ce vote, a relevé Kapers.
Jusqu'à nouvel ordre, la CCT actuelle, qui date de 2015, va rester en vigueur au-delà du 1er mars. Elle peut être résiliée par les deux parties au plus tôt le 30 avril, avec un délai de résiliation de douze mois. Jusqu'à cette date, tous les droits et obligations continuent de prévaloir, précise Kapers.
Dans une prise de position, Swiss confirme que la CCT actuelle, non dénoncée, reste en vigueur. Elle prendra des décisions après une analyse des faits, et dit regretter l'issue du vote.
Augmentation des salaires
La nouvelle CCT, d'une validité de cinq ans, prévoyait une augmentation des salaires. La rémunération de départ du personnel de cabine était fixée à 4000 francs. Les autres rémunérations devaient être augmentées d'au moins 4% à partir du 1er janvier dernier.
Une amélioration de «la planification de la vie privée» était aussi prévue avec la nouvelle CCT. Les membres d'équipage devaient bénéficier de différentes mesures en ce sens, comme de nouveaux modèles de travail à temps partiel.
Ces ajustements représentaient un investissement de 100 millions de francs pour Swiss. La possibilité de travailler au-delà de l'âge de 62 ans était également inscrite dans la nouvelle CCT.
Pilotes et personnel au sol aussi
À la mi-janvier, les pilotes de Swiss, représentés par leur syndicat Aeropers, ont pour leur part accepté leur nouvelle CCT, à 87,4%. Selon ce texte, les pilotes ont obtenu une augmentation de salaire de 2,3% et une compensation du renchérissement de 2%. La publication du plan de travail a été avancée d'une semaine et il n'y aura plus de changement de plan de travail après une maladie.
L'accord trouvé fin octobre entre la compagnie aérienne et Aeropers a mis fin à un bras de fer entre les deux parties. Les pilotes de la filiale du géant allemand Lufthansa avaient auparavant menacé de faire grève, après s'être battus pendant plusieurs mois pour de meilleures conditions de travail.
Des revendications s'étaient aussi fait entendre au sein du personnel au sol. Celui-ci a obtenu une augmentation salariale à partir du 1er janvier, à la suite d'un accord entre le syndicat Sev-Gata et la direction de Swiss. La masse salariale a été relevée de 3,3% pour les augmentations générales.
Grèves en Allemagne
La société-mère Lufthansa fait actuellement face à un mouvement social en Allemagne aussi. Vendredi dernier, le syndicat Verdi a contraint le groupe aérien à annuler environ 1300 vols, après que sept aéroports allemands se sont mis en grève, notamment à Francfort et à Munich.
Verdi et la Fédération allemande des fonctionnaires réclament une augmentation de salaire de 10,5% pour les quelque 2,5 millions d'employés. Des revendications rejetées par les employeurs. Un nouveau cycle de négociations est prévu mercredi et jeudi.
(ATS)