Consentement, égalité salariale...
La session des femmes remet 23 pétitions au parlement

Vingt-trois pétitions ont été adoptées lors de la deuxième session des femmes de l'histoire suisse et seront désormais soumises au Parlement.
Publié: 30.10.2021 à 19:24 heures
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Dernière mise à jour: 01.11.2021 à 07:59 heures

Les demandes de révision de la loi sur les infractions sexuelles, d'égalité des salaires et de droit de vote conditionnel pour les étrangers ont dominé la session de deux jours.

Les participantes ont exigé que le consentement explicite lors de rapports sexuels soit inscrit dans la loi. Avec une nette majorité de 215 voix contre 6 et 5 abstentions, elles se sont prononcées en faveur de l'introduction du principe du consentement dans le droit pénal. Grâce à cette mesure, les femmes devraient être mieux protégées en cas de viol.

La ministre de la Justice Karin Keller-Sutter a auparavant prononcé vendredi un discours engagé sur les mesures contre la violence domestique et sexuelle. Elle a pointé la révision du code pénal en cours pour mieux définir le viol.

Karin Keller-Sutter a laissé ouverte la question de savoir si, à l'avenir, les relations sexuelles ne devraient être autorisées qu'avec un consentement explicite. «L'important est que nous trouvions une solution qui rende davantage justice aux victimes», a-t-elle estimé.

Réaliser l'égalité salariale

L'égalité salariale a également fait l'objet d'un débat particulièrement intense. Une pétition a été adoptée à l'unanimité, exigeant que la Confédération augmente la pression sur les employeurs.

Depuis le 1er juillet 2020, selon la loi sur l'égalité des sexes, les entreprises de plus de 100 employés doivent contrôler tous les quatre ans qu'elles ne rémunèrent pas différemment leurs collaboratrices et leurs collaborateurs.

Les femmes présentes à la session exigent maintenant que les entreprises de plus de 50 employés établissent également une transparence salariale.

«Pour progresser en matière d'égalité des sexes, il faut avant tout une égalité salariale», a souligné vendredi la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Elle-même a reçu moins d'argent qu'un collègue dans son premier emploi, mais n'a alors pas voulu s'insurger. En matière de salaire, les hommes «négocient» et les femmes «font des histoires», a relevé la ministre.

Afin de donner plus de place à la question de l'égalité en général, et plus de moyens, les femmes demandent également au Conseil fédéral de créer un «Bureau fédéral de l'égalité et de la famille».

Voter sans la citoyenneté suisse

La session des femmes a aussi dépassé les préoccupations féminines «classiques» avec l'adoption d'une motion pour plus de droits politiques pour les étrangers.

Par une nette majorité de 185 voix contre 18 et 19 abstentions, une pétition a été adoptée demandant que les personnes sans passeport helvétique qui vivent en Suisse depuis cinq ans obtiennent le droit d'éligibilité et de vote au niveau fédéral.

Outre les délits sexuels, l'égalité des salaires et la participation politique, de nombreuses autres préoccupations féminines ont été discutées. Une pétition pour une meilleure sécurité sociale des agricultrices et une pour la promotion des femmes dans les sciences et la recherche ont ainsi été adoptées.

Des mesures contre la pauvreté des personnes âgées et de meilleures conditions pour le travail bénévole ont également été discutées. Enfin, samedi à 15h00, la session 2021 des femmes s'est achevée par la sonnerie de la cloche.

Dernière session des femmes?

Dès l'ouverture de l'évènement, l'organisation faîtière des femmes Alliance F a laissé entendre que cette deuxième session des femmes de l'histoire suisse pourrait être la dernière.

Les coprésidentes d'Alliance F, la conseillère aux Etats Maya Graf (Verts/BL) et la conseillère nationale Kathrin Bertschy (Vert'libéraux/BE), ont pour leur part déclaré que la question de savoir s'il y aura à nouveau une session des femmes dans 30 ans serait décidée par la prochaine génération.

Elles sont toutefois confiantes que dans 30 ans, femmes et hommes prendront les décisions politiques de manière égale et que le point de vue des femmes ne sera plus minoritaire - comme c'est encore le cas dans presque tous les parlements du pays.

(ATS)

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