Sur la pelouse de la Tuilière, le Lausanne-Sport a mis tout son cœur pour remporter son derby lémanique face au Servette FC (1-0), ce dimanche 3 novembre. Dans la rue de la capitale vaudoise, des ultras genevois ont mis, quant à eux, tout le leur à graffer murs et panneaux ainsi qu’à allumer torches et feux d’artifice à en faire pâlir n’importe quelle organisation en charge du 1er Août.
Une Lausannoise, qui a le malheur d’habiter pile sur le chemin de la transhumance de ces fans du ballon rond — plus ou moins à équidistance de la gare et du stade — a contacté Blick pour confier son exaspération. Pour illustrer ses propos, elle glisse une vidéo filmée par ses soins depuis son balcon que nous publions en intégralité.
D’une voix claire et assurée, elle raconte la scène comme si elle se déroulait à nouveau sous ses yeux: «Je suis subitement attirée vers ma fenêtre par des détonations. À ce moment, le cortège est encore loin sur le pont de Chauderon. A mes pieds, bon nombre de voitures de police, d’engins blindés et de lanceurs d’eau défilent. Sans aucun effet sur les supporters qui arrivent, 200 mètres plus loin.»
Une «ambiance de guerre»
Elle enchaîne: «Il s’agit de la section Grenat, d’ordinaire plutôt calme. Mais cette fois, dans ma rue, il y a une ambiance de guerre. Enormément de supporters portent une cagoule, ce qui n’est d’ordinaire pas le cas. Plusieurs individus, très organisés, commettent des tags sur les murs tandis que la police, elle, est déjà loin.»
Ce n’est toutefois pas ces actes de vandalisme qui choquent le plus cette mère de famille. «C’est surtout l’ambiance de violence qui dérange, appuie-t-elle. A cause d’elle, nous n’osons pas sortir de chez nous tout le dimanche après-midi, car on ne sait jamais à quelle heure ces personnes vont repasser.»
Comment décrire avec précision l’atmosphère dont elle parle? «Par la fumée, les flammes rouges des engins pyrotechniques, les cris d’individus débiles, les actes répréhensibles et le déploiement de la police qu’on paie avec nos impôts», liste-t-elle.
Elle soupire: «C’est de plus en plus souvent. Pour le prochain match à domicile du Lausanne-Sport, c’est au tour de Sion de venir donc cela sera encore pire… Il y en a vraiment ras-le-bol!»
Une situation bien identifiée
Pour mémoire, le dispositif pour ce Lausanne-Servette était particulièrement scruté. Le dernier derby dans les murs de la capitale olympique avait été émaillé par de graves incidents à l’extérieur du stade.
A Lausanne, plusieurs conseillers communaux (législatif), à l’instar du socialiste Louis Dana et des verts Ilias Panchard et Valéry Beaud se sont emparés de la problématique. Sans toutefois réussir à la résoudre pour l’instant.