Damian G.* n'est pas peu fier de lui. Il faut dire que son père et leur avocat ont infligé une petite défaite à l'école du jeune homme sur fond de portable confisqué par un professeur. Les enseignants ne pouvait rendre le téléphone qu'à un parent après séquestration: mais désormais «nous, les élèves, nous pouvons récupérer nous-mêmes nos appareils», explique fièrement Damian, qui a été autorisé à raconter publiquement l'histoire qu'il a vécue.
Tout a commencé le 16 mai 2024, à l'école secondaire Zentrum de Spreitenbach, en Argovie. Comme d'habitude, Damian prend le bus le matin de chez lui, les cours se déroulent normalement.
L'école ne lui rend pas son téléphone
«L'après-midi, peu après 15 heures, j'ai dû aller aux toilettes pendant les cours», raconte Damian. Pour rappel, il ne peut utiliser son téléphone portable que durant les pauses et après les cours. «C'est là qu'il a soudain sonné. C'était un appel de groupe avec des amis. Je sais que j'ai commis une erreur en décrochant mon natel dans les toilettes.» Et c'est à ce moment précis qu'un enseignant entre dans les toilettes et surprend l'élève avec son portable. «J'ai dû le lui rendre», se souvient l'étudiant.
Seulement voilà: lorsque la journée d'école est terminée, il souhaite aller récupérer son téléphone au bureau administratif. Mais impossible! «On m'a informé que c'était seulement un parent qui pouvait le récupérer», raconte Damian. Avec le portable d'un ami, il appelle son père.
Son père ne souhaite pas se montrer en public, mais il raconte à Blick: «Je ne pouvais pas y croire. C'était du harcèlement pur et simple. J'ai dû tout laisser tomber et aller chercher personnellement le portable de mon fils! Et si le bureau de l'école n'avait plus été ouvert?»
Le père de Damian est furieux
Le père de Damian est furieux, il réclame «à plusieurs reprises que l'école adapte son règlement scolaire.» Mais ses premiers efforts sont «sans succès». Après environ trois semaines, il aurait engagé l'avocat Christian Gärtner pour qu'il l'aide. Pour l'avocat, il est clair que «ce que l'école a fait n'est pas acceptable». Selon lui, l'école a certes le droit de confisquer les téléphones portables, mais pas de les remettre uniquement aux parents.
Le 24 juin 2024, l'avocat écrit une lettre fructueuse à la direction de l'école. Il y attire l'attention sur la législation et estime qu'une telle réglementation est «disproportionnée». «En particulier compte tenu de l'importance actuelle des téléphones portables pour les jeunes.»
Dans sa lettre, Christian Gärtner avance plusieurs arguments pour insister de l'importance des téléphones portables pour les élèves. Entre autres: comme moyen de paiement, pour l'interaction sociale, comme support d'apprentissage et pour les contacts d'urgence. «Ce sont des outils indispensables dans la vie quotidienne des jeunes», insiste l'avocat.
L'école a craqué
En bref: il a demandé à l'école de revoir et d'adapter son règlement. Avec succès! «L'école s'est sentie obligée de revoir sa façon de gérer l'affaire du règlement sur les téléphones portables», se réjouit Christian Gärtner. Il a reçu un mail du directeur administratif de l'école dans lequel il est écrit que le nouvel alinéa sera intégré dans le règlement scolaire à partir de la prochaine année scolaire.
Selon nos informations, ce passage s'intitule «Les appareils utilisés abusivement seront confisqués et déposés à l'administration de l'école. A la fin des cours, les élèves peuvent aller y chercher leurs appareils. Les parents recevront une information par la suite.»
«De petits miracles se produisent encore»
Pour Damian, son père et leur avocat, c'est une bonne nouvelle. «Il se produit donc encore de petits miracles si on ne se laisse pas tout faire», se satisfait l'avocat. Avec ses clients, il n'a qu'un souhait: «Il y a certainement en Suisse beaucoup d'autres règlements scolaires qui devraient encore être adaptés à la nouvelle époque en ce qui concerne les téléphones portables.»
Interrogé par Blick, le directeur administratif de l'école déclare: «J'ai été un peu surpris lorsque nous avons reçu le courrier de l'avocat. J'ai ensuite fait clarifier ses points auprès du service juridique cantonal et j'ai finalement dû lui donner raison.» Il ne souhaite pas en dire plus.
* Nom connu